Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Mort subite du nourrisson : les frères et sœurs seraient aussi à risque

Publié le par Hélène Bour

Les frères et sœurs des nourrissons victimes de mort subite ont quatre fois plus de risque d’y succomber également, selon une étude présentée ce 19 mars 2018 au congrès annuel de la Société européenne de cardiologie. Le point.

Voilà une étrange étude, qui renforce l’hypothèse que la mort subite du nourrisson peut être due en partie à des facteurs génétiques. Ce 19 mars, lors du congrès annuel de la Société européenne de cardiologie, des chercheurs ont en effet exposé une étude scientifique qui affirme que les petits frères et petites sœurs des bébés décédés d’une mort subite du nourrisson ont quatre fois plus de risque d’y succomber eux aussi que les autres enfants dont il n’y a pas eu de cas dans la fratrie.

L’étude a été menée à partir des données de santé du Danemark : elle a inclus près de 2,5 millions de nourrissons de moins d’un an nés entre 1978 et 2015. Les chercheurs ont ainsi identifié 1 535 nourrissons étant le premier enfant ou le seul enfant des couples à décéder d’une mort subite. Les auteurs ont ensuite identifié 2 373 frères et sœurs cadets des nourrissons décédés, et les ont suivis à partir de la date de décès de leur frère ou sœur aîné, jusqu’à l’âge d’un an ou la fin de l’étude, au 31 décembre 2015.

En calculant l’incidence d’une mort subite du nourrisson chez ces frères et sœurs, les scientifiques ont conclu que la fratrie dont un aîné était décédé d’une mort subite avait un risque quatre fois plus élevé de mort subite que la population générale.

Les chercheurs appellent à davantage de suivi et de prévention

Au vu de ces résultats, les auteurs de l’étude estiment qu’une autopsie devrait être menée par un pathologiste cardiaque sur tous les nourrissons victimes de mort subite. Cela permettrait de déterminer si une éventuelle mutation génétique ou malformation pourrait avoir contribué à cette mort subite, ou si elle est uniquement la cause de facteurs environnementaux (accessoires dans le lit ayant conduit à un étouffement, etc.). Si une cause génétique est identifiée, le corps médical pourrait alors enquêter auprès des frères et sœurs du défunt, notamment via un électrocardiogramme, pour savoir s’ils présentent un sur-risque dû à une maladie cardiaque héréditaire, et les protéger en conséquence.

« Tous les parents devraient suivre les conseils de santé publique sur la façon de prévenir le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN, ndlr). Mais en examinant les familles des victimes du SMSN, nous pouvons déterminer si des mesures supplémentaires peuvent être prises pour empêcher un frère ou une sœur de mourir du SMSN », a conclu le Dr Charlotte Glinge, médecin et doctorante au Heart Centre de Copenhague (Danemark), et co-auteure de l’étude.

Source :

Sujets associés