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Mort subite du nourrisson : coucher un bébé sur le dos est indispensable, et ça ne déforme pas son crâne

Publié le par Alexandra Bresson

Non, il ne faut pas penser que le couchage sur le dos pour prévenir la mort subite du nourrisson doit être évité dans le but d'empêcher une déformation du crâne de bébé appelée “plagiocéphalie”, indiquent des spécialistes lyonnais.

La mort subite du nourrisson est définie comme le décès inattendu d’un nourrisson de moins d’un an, en parfaite santé et dont la mort demeure inexplicable après investigations approfondies. Face à l’activisme d’associations de parents, relayé par de nombreux articles et à l'occasion de la Semaine nationale de prévention de la Mort Inattendue du Nourrisson (18 au 22 septembre), les médecins souhaitent informer les parents sur le risque lié à la plagiocéphalie (syndrome des bébés à tête plate), tout en insistant sur le bien-fondé du couchage sur le dos, considéré comme la principale mesure de prévention contre la mort subite du nourrisson.

Mais les médecins du HCL ont tenu à démêler le vrai du faux : le couchage sur le dos n'est pas la cause directe de l’augmentation des cas d’aplatissement du crâne (plagiocéphalie positionnelle). Une idée reçue répandue ayant des conséquences dangereuses pour l'enfant, car ce dernier n'est plus couché selon cette recommandation, comme l'explique Béatrice Kugener responsable du Centre de Référence “Mort Inattendue du Nourrisson”-HCL. « Il est proposé aux parents de coucher leur nourrisson sur le côté avec un cale-bébé, donc de le mettre délibérément dans une position dangereuse qui augmente singulièrement le risque de mort inattendue par basculement puis étouffement », explique-t-elle.

Les mauvaises positions pendant l’éveil : principal facteur de risque

En effet, le couchage sur le côté est un facteur de risque reconnu pour le nourrisson, comme le sont les coussins et les cale-bébés de toute sorte. En ce qui concerne la plagiocéphalie positionnelle, des facteurs de risque de ces déformations sont connus : poids élevé, présence d’un retard psychomoteur, grossesse gémellaire, présence d’un torticolis congénital... Le couchage sur le dos aggrave le risque de cette déformation mais dans un certain contexte, à savoir pas de rotation de la tête à la fois pendant la veille et le sommeil. « C’est pourquoi il faut prévenir toute déformation en évitant d’installer le bébé dans de mauvaises positions pendant l’éveil », prévient le Pr Di Rocco, neurochirurgien.

A titre d'exemple, le siège-auto utilisé hors de la voiture ou l’équipement “spécial bébé” (transat, pouf, cocon, coussin d’allaitement, balancelle...) contraignent l’enfant à adopter telle ou telle position, ce qui l’empêche de bouger naturellement. La journée, il lui faut un environnement favorisant l’activité motrice spontanée et permettant la variation de ses postures. Et la nuit, ce dernier doit donc être sereinement couché sur le dos, avec la tête tournée tantôt à droite tantôt à gauche, dès la maternité. « Allez à l’essentiel : un matelas ferme qui lui permettra de bouger plus facilement, un drap-housse, une turbulette bien ajustée à sa taille pour tenir chaud, et c’est tout », concluent les experts.

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