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L'exposition aux produits ménagers lors des premiers mois de la vie augmente le risque d'asthme

Publié le par Alexandra Bresson

Une nouvelle étude montre qu'une exposition fréquente à des produits ménagers courants pendant les trois premiers mois de la vie peut augmenter le risque d'un enfant de développer de l'asthme plus tard. Les produits les plus en cause sont ceux sous forme de pulvérisateur et/ou très parfumés.

L’asthme est une maladie chronique des bronches, dont les premières manifestations surviennent le plus souvent chez l’enfant. L’inflammation est responsable de divers phénomènes au niveau des voies respiratoires (contraction des muscles bronchiques, sécrétion de mucus) qui provoquent une obstruction bronchique. La maladie n'a pas une cause unique car des facteurs génétiques et environnementaux interviennent dans sa genèse. Mais parmi les plus fréquents se trouvent les allergènes extérieurs (pollens et moisissures), les allergènes à l’intérieur des habitations (squames, (acariens, moisissures) ou sur le lieu de travail et les irritants respiratoires (fumée de tabac, pollution de l’air...).

Des chercheurs de l’Université Simon Fraser au Canada mettent en garde contre un facteur de risque qui tend à être de plus en plus connu : les produits ménagers. Leur étude publiée dans le “Journal de l'Association médicale canadienne” affirme en effet que les enfants (de la naissance à trois mois) vivant dans des maisons où des produits de nettoyage ménagers étaient fréquemment utilisés étaient plus susceptibles de développer une respiration sifflante et de l'asthme chronique à l'âge de trois ans. Or, l'asthme peut altérer considérablement la qualité de vie puisqu'il constitue l'une des principales raisons pour laquelle les enfants manquent des jours d'école ou se retrouvent à l'hôpital.

« Les enfants sont vulnérables aux expositions chimiques par les poumons et la peau »

« La plupart des études liant l'asthme à l'utilisation de produits de nettoyage ont été réalisées auprès d'adultes. », explique le Dr Tim Takaro, principal auteur de l'étude. « Nos travaux ont porté sur les nourrissons, qui passent de 80 % à 90 % de leur temps à l'intérieur. Ils sont particulièrement vulnérables aux expositions chimiques par les poumons et la peau, en raison de leur rythme respiratoire élevé et de leur contact avec les surfaces de la maison. » Les chercheurs ont examiné les données des questionnaires remplis par les parents de 2 022 enfants inclus dans une même cohorte et ont examiné leur fréquence d'exposition à des produits de nettoyage de la naissance à l'âge de 3 à 4 mois.

Les enfants ont ensuite été évalués à l'âge de 3 ans pour déterminer s'ils souffraient d'asthme, de respiration sifflante récurrente ou d'atopie (sensibilisation allergique). Plus d'une vingtaine de produits d'entretien étaient inclus dans l'étude, notamment des détergents à vaisselle, des détergents à lessive, des désinfectants et des vaporisateurs d'air. Les résultats ont révélé dans un premier temps que les plus couramment utilisés étaient les produits pour laver la vaisselle, les nettoyants multisurfaces, les nettoyants pour vitres et les lessives. Mais ce sont les produits de nettoyage parfumés et/ou pulvérisés dans l'air qui étaient davantage associés au risque le plus élevé de problèmes respiratoires.

Bien lire les étiquettes, premier geste préventif

En ce qui concerne les enfants, 7,9 % de ceux qui vivaient dans une maison où les produits nettoyants étaient fréquemment utilisés étaient atteints d'asthme à l'âge de trois ans, contre 4,8% de ceux vivants dans des foyers à faible utilisation de ces produits. De même, 10,8% et 3% d'entre eux souffraient respectivement d'une respiration sifflante récurrente (contre 7,7% des enfants du deuxième groupe) et d'une respiration sifflante récurrente avec atopie (contre 1,5% chez les enfants du deuxième groupe). Les chercheurs émettent l'hypothèse que les molécules chimiques contenues dans ces produits endommagent la muqueuse respiratoire en déclenchant une inflammation du système immunitaire.

Ces derniers craignent également que ce type d'exposition chronique puisse affecter le microbiote des enfants. « Il peut être important pour les familles d'envisager de retirer les sprays et les produits parfumés de leur routine de nettoyage. Nous pensons qu'une maison saine ne doit pas avoir d'odeur », soulignent-ils, en recommandant aux parents de bien lire les étiquettes des produits d'entretien avant de les acheter. A éviter notamment, ceux qui favorisent la présence dans l'habitat de composés organiques volatils (COV), connus pour polluer l'air intérieur. Pourquoi ne pas utiliser des alternatives plus naturelles mais tout aussi efficaces comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon noir.

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