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Les “vrais” jumeaux n’auraient pas tout à fait le même patrimoine génétique

Publié le par Hélène Bour

Les jumeaux monozygotes, dits “vrais” jumeaux, n’auraient pas tout à fait le même patrimoine génétique à la naissance, révèle une nouvelle étude scientifique. On vous explique.

Dans l’étude de la génétique humaine, on considère généralement que les jumeaux monozygotes, dits “vrais” jumeaux, ont le même patrimoine génétique à la naissance, et que c’est ensuite l’environnement (mode de vie, alimentation…) qui fait émerger des différences entre eux, différences appelées “épigénétiques”.

Dans une nouvelle étude, parue récemment dans la revue “Nature Genetics”, des chercheurs ont mis en évidence des mutations génétiques qui ne sont présentes que chez l’un des deux jumeaux monozygotes.

Rappelons qu’à l’origine, deux jumeaux monozygotes, dits “vrais” jumeaux, sont issus de la fécondation d’un seul et même ovule par un seul spermatozoïde. C’est ensuite, au tout début du développement embryonnaire, que l’œuf obtenu va se scinder en deux et aboutir à deux fœtus différents, partageant donc théoriquement le même patrimoine génétique de base.

Dirigée par Kari Stefansson, neurologue à l’université de Reykjavik (Islande) et PDG de la société biopharmaceutique deCODE genetics, l’étude a ici été menée auprès de 381 paires de “vrais” jumeaux, et de deux trios de “vrais” triplés (triplés monozygotes, bien plus rares) dont le génome a été séquencé. Le génome des parents, conjoints et enfants de ces jumeaux et triplés a également été analysé.

Les chercheurs ont alors constaté que les jumeaux monozygotes différaient en moyenne de 5,2 mutations précoces ayant eu lieu lors du développement embryonnaire. Pour environ 15% des paires de jumeaux suivis ici, un jumeau portait un nombre élevé de mutations que son jumeau n’avait pas. Au vu de ces résultats inattendus, les scientifiques estiment que les différentes physiques ou comportementales entre “vrais” jumeaux ne découlent pas forcément de facteurs environnementaux, mais pourraient s’expliquer par ces mutations. Les chercheurs citent notamment les troubles tels que l’autisme, qui est parfois lié à des mutations génétiques.

Le modèle classique est d’utiliser les jumeaux identiques pour aider à distinguer l’influence de la génétique de celle de l’environnement dans l’analyse des maladies. Donc si vous prenez des jumeaux identiques qui ont été élevés séparément et que l’un d’entre eux développe des troubles autistiques, l’interprétation classique est qu’ils sont provoqués par l’environnement”, a détaillé à l’AFP Kari Stefansson. Au vu des résultats obtenus ici, le chercheur estime que “c’est une conclusion extrêmement dangereuse”, puisqu’il est donc possible que les troubles autistiques survenus (ou toute autre pathologie détectée chez un seul des deux jumeaux) soient dus à une mutation génétique survenue chez un seul des deux jumeaux. Le recours aux jumeaux monozygotes pour étudier l’influence de l’environnement sur l’émergence de maladies ou troubles comportementaux serait donc potentiellement à revoir.

Sources : newswire.ca ; AFP

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