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Les enfants prématurés survivent mieux qu’il y a 20 ans

Publié le par Alexandra Bresson

Les résultats d'une grande étude nationale basée sur le suivi de nourrissons nés prématurément montrent que leur taux de survie s'est amélioré en 20 ans, tandis que leur risque de développer des handicaps a diminué.

Une naissance prématurée est une naissance avant le terme normal de grossesse : tout enfant né avant le terme de 37 semaines d'aménorrhée révolues, soit huit mois de grossesse, est considéré comme un prématuré. Une étude baptisée EPIPAGE-2 menée par des chercheurs français* sur 5 500 enfants, nés prématurément entre 22 semaines (5 mois) et 34 semaines (7 mois et demi) de grossesse, d’avril à décembre 2011, permet de constater une bonne nouvelle dans leur prise en charge. , les chercheurs font en effet part d'une nette amélioration de la survie de ces enfants en 20 ans, de même qu'une diminution de moitié des séquelles cérébrales à l’âge de 2 ans.

L’objectif général des chercheurs était de mieux comprendre, grâce aux données recueillies auprès des médecins qui suivaient ces enfants, les facteurs associés à leur prématurité et plus précisément à leur devenir neuro-moteur, sensoriel et à leur développement global à 2 ans. Les résultats ont été comparés à ceux recueillis en 1997 dans une enquête similaire (EPIPAGE 1) menée dans 9 régions françaises. Les conclusions montrent notamment qu'à 2 ans, 52% des enfants nés entre 22 et 26 semaines de grossesse, 93% de ceux nés entre 27 et 31 semaines et 99% de ceux nés entre 32 et 34 semaines ont survécu. Par ailleurs, moins de 1% des enfants de la cohorte avaient un déficit sensoriel sévère (cécité ou surdité).

Des progrès à faire pour les très grands prématurés

Entre 1997 et 2011, la survie sans séquelles motrices ou sensorielles sévères a augmenté dans toutes les tranches de terme de naissance. Quant au développement global, apprécié par des questionnaires parentaux, il correspondait à leur âge chez 50% des enfants nés à 24-26 semaines, 59% des enfants nés à 27-31 semaines et 64% de ceux nés à 32-34 semaines. « De telles enquêtes sont nécessaires pour mieux appréhender l’impact des changements de pratiques médicales sur le devenir des enfants, et pour faire évoluer l’organisation des soins à partir de données recueillies à l’échelle de la population », explique le Pr Pierre Yves Ancel, responsable de l'étude.

En revanche, la survie générale et surtout sans déficience ne s’est que peu améliorée chez les enfants nés avant 5 mois de grossesse (25 semaines d’aménorrhée), soit les enfants considérés comme de très grands prématurés. Les chercheurs soulignent que depuis la publication des premiers résultats d’EPIPAGE-2, un groupe de travail s’est constitué en France pour réfléchir à la prise en charge de ces enfants nés extrêmement prématurés. « Comme 7 autres pays en Europe, la France recommande de ne pas intervenir médicalement pour les enfants nés avant 24 semaines d’aménorrhée, tout en leur offrant des soins médicaux dits de « confort », concluent-ils.

*Des chercheurs de l’équipe Inserm EPOPé – “Equipe de Recherche en Épidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique” du Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne-Paris-Cité à l’Hôtel-Dieu AP-HP et du CHU de Lille.

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