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Les enfants allergiques à une noix ne le sont pas forcément à toutes

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment qu'une allergie aux noix ne nécessite pas forcément de se priver de toutes les autres. En effet, les arachides et les noix sont responsables de la plupart des réactions allergiques alimentaires mortelles, c'est pourquoi des restrictions alimentaires sont systématiquement appliquées par mesure de précaution. Mais leur étude démontre que les enfants concernés pouvaient manger sans danger en moyenne neuf autres types de noix, arachides ou sésame sur les onze testées. 

L’allergie alimentaire est un ensemble de réactions immunitaires anormales, survenant après l’ingestion d’un aliment particulier : celui-ci, normalement inoffensif pour l’organisme, est alors appelé « allergène ». Chez les enfants, les allergènes le plus souvent en cause sont l'œuf, l'arachide, les protéines du lait de vache ou encore les fruits à coque. Les symptômes les plus fréquents des allergies aux arachides et aux noix sont des éruptions cutanées avec démangeaisons, des douleurs abdominales et des difficultés respiratoires. Dans les cas les plus sévères, le patient peut présenter un choc anaphylactique, qui demande un traitement d'urgence à savoir une injection intramusculaire d'adrénaline.

Par mesure de précaution, lorsqu’un enfant présente une allergie à un type de noix, les médecins recommandent d’exclure de son alimentation tous les types de noix et d'arachides. Mais ces restrictions alimentaires réduisent la qualité de vie et sont souvent sources d’anxiété pour les familles, car elles impliquent d'exclure beaucoup d’aliments et de surveiller la composition des mets consommés en dehors de la maison. Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Genève montre qu'avec un programme minutieux d'introduction mené sous surveillance médicale, il est possible de découvrir avec précision à quel type de noix, arachide ou même sésame l’enfant est allergique.

Il serait possible d’alléger les restrictions alimentaires

Une découverte publiée dans la revue “Journal of Allergy, Asthma, and Clinical Immunology” qui a son importance, car cela permettrait aux enfants concernés « de ne pas devoir toutes les éviter et d’alléger considérablement les restrictions alimentaires. », précisent les chercheurs. Avec cette étude baptisée « Pronuts », ces derniers ont cherché à savoir si, chez un enfant allergique à un type de noix, d'autres noix et des graines de sésame pouvaient être introduites et sans danger dans son alimentation. Les médecins ont utilisé la méthode du « Oral food challenge », qui consiste à introduire différents types d'aliments un par un, sous surveillance médicale, en fonction des résultats de tests cutanés ou sanguins.

Les tests ont d’abord été réalisés dans des hôpitaux à Genève, Londres et Valence, sous la supervision de médecins allergologues, puis les parents ont introduit régulièrement dans l’alimentation de leur enfant les noix auxquelles ils n'étaient pas allergiques. Au total, 159 enfants âgés de 0 à 16 ans ont participé à cette étude, présentant au moins un cas confirmé d'allergie à l'arachide, à la noisette, noix, amande, noix de cajou, pistache, pécan, noix du Brésil, macadamia, aux pignons et/ou graines de sésame. Les résultats ont montré tout d’abord que les enfants ayant une allergie à au moins une noix peuvent manger en toute sécurité, en moyenne, neuf autres types de noix.

Des allergies différentes selon les régions du monde

Ils ont aussi démontré que 60% des enfants ayant une allergie aux noix en ont ou en développeront une autre, et que la coexistence de certaines allergies aux noix est différente selon les régions. Ainsi, à Londres, les allergies aux noix les plus courantes sont la cacahuète, la noix, la noisette et la noix de cajou. A Genève, il s’agit de la noix de cajou, de la cacahuète, de la pistache et de la noisette. Enfin à Valence, la noix prédomine, suivie de la noix de pécan, de la noisette et de la cacahuète. Une différence qui pourrait s'expliquer selon les chercheurs par « la fréquence de consommation et l’âge d’introduction des noix, ainsi que les pollens présents dans l’environnement, par réactions croisées. »

Bien que confiants sur leurs résultats, les scientifiques tiennent à préciser qu'au cours de leur étude, les tests et l'introduction des allergènes ont été réalisés sous étroite surveillance médicale. Ils concluent donc sur le fait que « les parents d'enfants allergiques ne doivent en aucun cas essayer de reproduire ce programme sans surveillance médicale spécialisée. » A noter que l'Assurance maladie fait savoir sur ce sujet que l'évolution de l'allergie alimentaire dépend de l’aliment. Ainsi, si le lait de vache déclenche une réaction chez un bébé, l'allergie disparaît dans 80% des cas vers l’âge de deux ans mais lorsque l’arachide et les oléagineux causent une réaction allergique, celle-ci disparaît beaucoup moins fréquemment.

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