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Les bactéries du lait maternel contribuent à composer le microbiote du nourrisson

Publié le par Alexandra Bresson

Dans une récente étude, des chercheurs ont constaté que l'exclusivité et la durée de l'allaitement maternel jouent un rôle important dans la composition du microbiote intestinal du nourrisson. Une découverte qui tend à prouver que maman et bébé partagent de « bonnes bactéries » grâce au lait donné au sein.

L'allaitement est le moyen idéal d’apporter aux nourrissons tous les nutriments dont ils ont besoin pour grandir et se développer en bonne santé. Au cours des dernières décennies, de plus en plus de preuves ont été réunies pour démontrer ses avantages pour la santé du nourrisson et celle de la mère, c'est pourquoi l'OMS affirme avec certitude qu’il réduit la mortalité de l’enfant et que ses bienfaits se ressentent jusqu’à l’âge adulte. Celle-ci estime ainsi qu'il doit être exclusif, c'est-à-dire sans aucun autre apport alimentaire, jusqu'à l'âge de six mois. Une nouvelle étude menée par des chercheurs l’Université de la Colombie-Britannique met en avant un nouveau bienfait, qui concerne cette fois le microbiote.

L'étude publiée dans « Cell Host & Microbe » a révélé que de « bonnes » bactéries sont partagées et éventuellement transférées du lait maternel à l'intestin du bébé et que l'allaitement maternel directement au sein soutient le mieux ce processus. Plus précisément, les chercheurs ont constaté que certaines bactéries, y compris Streptococcus et Veillonella, coexistent dans le lait maternel et dans les selles des nourrissons, et que cette cooccurrence est plus élevée lorsque les nourrissons sont directement allaités au sein. « Notre étude confirme que le lait maternel est un moteur majeur du développement du microbiote intestinal du nourrisson. », affirme le co-auteur principal de l'étude, le Dr Stuart Turvey.

Des « bons probiotiques » pour l'intestin des nourrissons

Celui-ci ajoute : « nous avons constaté que l'exclusivité et la durée de l'allaitement maternel étaient fortement associées à la composition globale du microbiote intestinal d'un bébé et que les bactéries du lait maternel le façonnent à un degré similaire à celui d'autres facteurs modificateurs connus tels que le mode de naissance, c'est-à-dire une césarienne ou un accouchement par voie vaginale. » Selon les chercheurs, il s'agit de la première étude à évaluer l'association entre de multiples pratiques d'allaitement maternel (mode, exclusivité et durée), les bactéries présentes dans le lait maternel et la composition du microbiote intestinal du nourrisson, à plusieurs moments dans sa première année.

Pour ce faire, les chercheurs ont analysé auprès de 1 249 couples mère-bébé le microbiote des selles des nourrissons et la composition du lait maternel de leurs mères en utilisant une technique utilisée pour identifier, classifier et déterminer l'abondance des microbes. Les résultats ont montré dans un premier temps que, bien que le lait maternel et l'intestin du nourrisson aient une composition différente de leur microbiote, des bactéries communément partagées étaient plus répandues et plus abondantes dans le lait maternel des mères qui allaitaient directement au sein. Par ailleurs, d'autres bactéries présentaient une dose associations dépendantes de l'allaitement maternel exclusif.

Comprendre par là que la proportion de bactéries spécifiquement communes à la mère et à l'enfant est corrélée positivement entre le lait maternel et les selles des nourrissons. A noter cependant que cette cooccurrence de bactéries était réduite lorsque le lait maternel est pompé et alimenté à partir d'un biberon. « Ces résultats avancent l'hypothèse que le lait maternel peut agir comme un incubateur qui enrichit, protège et transporte certaines bactéries dans le tractus intestinal d'un bébé et que cela peut donner des indices sur les bactéries qui pourraient faire de bons probiotiques car elles semblent résister au voyage chez le bébé. », concluent les chercheurs. Passé l'âge de 6 mois, et jusqu'à l'âge de 2 ans voire plus, l'OMS recommande de compléter l’allaitement par une autre alimentation.

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