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La mortalité périnatale en France n'a pas diminué ces dernières années

Publié le par Alexandra Bresson

Une enquête d'une agence française indique une stabilité de la mortalité périnatale sur le territoire entre 2014 et 2019. Or, les dernières données récoltées au niveau européen révélaient que la France figure parmi les pays ayant le plus de progrès à faire dans ce domaine.

Calculé à partir des données hospitalières, le taux de mortalité périnatale rapporte le nombre d’enfants nés sans vie et d’enfants décédés au cours des 7 premiers jours à l’ensemble des enfants nés vivants ou sans vie à partir de 22 semaines d’aménorrhée. Les dernières données disponibles sur le sujet datant de 2019, révélées par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), permettent de dresser un état des lieux et de constater que ce dernier n'a pratiquement pas varié ces dernières années.

En effet, ce taux s’élève à 10,2 pour mille naissances (‰) pour l'année 2019, contre 10,4 ‰ en 2018 et 10,6 ‰ en 2017. Un résultat qui incite les experts à conclure que « la mortalité périnatale évolue peu, retrouvant en 2019 le taux de 10,2 ‰ mesuré en 2002. »

L’âge et le nombre de fœtus à prendre en compte

L'étude s'intéresse plus spécifiquement au principal composant du taux de mortalité périnatale à savoir le taux de mortinatalité (enfants nés sans vie par mort fœtale spontanée ou interruption médicale de grossesse) puisqu'il y contribue à hauteur de 83%. Ainsi en 2019, 742 044 accouchements de femmes résidentes en France, répartis en 748 121 naissances vivantes et 6 388 enfants mort-nés, ont été recensés, ce qui correspond à un taux de mortinatalité de 8,5 pour 1000 naissances en 2019.

« Ce taux est en légère baisse après quatre années très stables, proches de 9 ‰. Les facteurs à l’origine de la mortinatalité sont ceux qui, en grande partie, déterminent aussi la mortalité périnatale », ajoute la DREES. Parmi les plus identifiables : l’âge gestationnel, le nombre de fœtus et l’âge de la mère.

La France, mauvaise élève au niveau européen

L’autre composante de la mortalité périnatale est la mortalité néonatale précoce (enfants nés vivants et décédés dans les 7 premiers jours de vie) et les données hospitalières permettent d'établir qu'en 2019, le taux de mortalité néonatale précoce s’élève à 1,7 pour 1 000 naissances vivantes. La DREES fait également savoir que près de la moitié des décès surviennent dans les instants qui suivent la naissance et que la probabilité de décéder diminue fortement avec l’âge de l’enfant : en 2019, 45% des décès néonatals précoces ont lieu le jour de la naissance, 13% le lendemain et 10% le surlendemain.

Différentes hypothèses peuvent expliquer cette tendance, notamment le fait que la réanimation active n'est pas poursuivie lorsque le pronostic apparaît trop défavorable pour les prématurés extrêmes.

Le minimum entre 30 et 34 ans

Par ailleurs, avant ou après la naissance, les risques de décès sont plus importants dans les DROM où le taux de mortalité périnatale atteint 13,4 enfants pour 1 000 naissances totales. Du côté des mères, l’âge moyen à l’accouchement progresse : 30,7 ans en 2019, contre 30,4 en 2014 et 29,3 en 2000, augmentant en moyenne de 0,1 an chaque année.

Les experts soulignent que le risque de mortalité périnatale est plus élevé aux âges extrêmes : de 14,5 ‰ parmi les enfants dont la mère a moins de 20 ans, il atteint son minimum chez les 30-34 ans (8,6 ‰), et remonte pour atteindre 16,1 ‰ lorsque la mère a 40 ans ou plus. Car les femmes plus âgées présentent plus de risques de pathologies préexistantes ou complications au cours de grossesse, de grossesses multiples ou d'anomalies congénitales.

La dernière partie de l'enquête a consisté à comparer ces chiffres nationaux à l'échelle européenne à l'année 2015, dernière disponible pour l’ensemble des pays. Concernant la mortinatalité spontanée, la France métropolitaine se situe au 20e rang ex æquo sur 33 pays. De même, les taux de mortalité néonatale (0 à 27 jours) et de mortalité néonatale précoce n’ont pas diminué entre 2010 et 2015 contrairement à d’autres pays européens, ce qui place le pays au 20e rang sur 30 pays et au 18e rang sur 31 pays respectivement. Cette situation peu favorable s'explique selon certains facteurs bien connus comme l’augmentation continue de l’âge des mères, la part de femmes enceintes fumeuses, l’augmentation de la part de femmes en surpoids/obèses, de même que l’évolution des pratiques médicales et sociétales.

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