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Bientôt un utérus artificiel chez l’homme ? La FDA Américaine y réfléchit

Publié le par Hélène Bour

Les autorités de santé américaines envisagent d’autoriser des essais cliniques chez l’homme portant sur des utérus artificiels, notamment dans le cadre de la prise en charge de la grande prématurité.

En 2017, des images particulièrement impressionnantes defœtus d’agneaux grandissant dans ce qui s’apparentait à un utérus artificiel avaient suscité beaucoup de questions, de controverses et d’espoirs mêlés. Des chercheurs rapportaient en effet avoir réussi à maintenir en vie de très jeunes agneaux, pendant près d’un mois, dans ce qu’ils avaient appelé des utérus artficiels. Il s’agissait en l’occurrence d’une poche en plastique stérile, remplie de liquide amniotique. Via le cordon ombilical, médicaments, nutriments et oxygène transitaient jusqu’à l’agneau pour le maintenir en vie. L’équipe avait alors constaté une croissance, un développement pulmonaire, cérébral et digestif satisfaisant.

Estimant que cette technologie est “robuste et stable”, le Dr Alan Flake, directeur du Centre de recherche fœtale à l’hôpital pour enfants de Philadelphie, a indiqué qu’il était désormais possible d’envisager des essais cliniques chez l’homme pour tester ce type d’utérus artificiel.

L’espoir d’augmenter la survie des très grands prématurés

Sur son site internet, la Food and Drug Administration, administration américaine de la sécurité alimentaire et des médicaments, indique avoir inscrit le sujet du recours aux utérus artificiels dans son agenda. Les régulateurs américains se sont ainsi réunis pour discuter de l’autorisation d’essais cliniques chez l’homme à ce propos, preuve que ça ne sera bientôt plus de la science-fiction.

L’idée n’est pas d’en finir avec les grossesses « classiques » in utero chez la femme, mais plutôt d’améliorer la prise en charge et la survie des très grands prématurés. Avec l’espoir que cette technologie pallie la prématurité et ses conséquences néfastes pour le développement de l’enfant.

Rappelons que les naissances prématurées constituent la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Des jalons importants devront toutefois être menés avant que soient lancés des essais cliniques avec des bébés très grands prématurés, car il s’agit de s’assurer que le dispositif est 100 % viable, 100 % sûr. Car si des essais précliniques ont donné de bons résultats chez l’agneau, d’autres, sur le porc, ont donné des résultats plus nuancés voire bien moins encourageants. Une des difficultés majeures étant la circulation sanguine via le cordon ombilical.

L’usage d’utérus artificiel soulève également des questions réglementaires et éthiques de taille, qu’il s’agira de trancher avant le lancement des expérimentations. Se posent notamment des questions quant au concept de viabilité (où situer la frontière entre un fœtus viable et non viable ?) et quant à l’approche à adopter envers les jeunes parents, par rapport aux probabilités de succès ou d’échec de cette approche.