Depuis le début des années 90, les maternités britanniques ont pour consigne d’inciter les mères à allaiter. C’est le plan “Baby Friendly Initiative”, qui a eu pour résultat d’augmenter le taux d’allaitement de 30%. Une belle progression, mais qui, parmi les moyens employés, préconisait de ne pas donner de biberon de lait infantile aux bébés qui refusent le sein, pendant 24 heures. Certaines maternités ont même poussé le zèle en attendant 48 heures, voire 72 heures !
Des conséquences pour les mamans et les bébés
Le Dr Ruth Ann Harpur, psychologue et directrice du groupe “The Infant Feeding Alliance”, livre son avis sur cette pratique : « Ne rien donner à manger aux bébés pendant 48 heures risque peu de leur faire du mal, car les nouveau-nés ont des réserves qui leur permettent de survivre sans manger pendant une telle période ». Mais elle ajoute : « Je connais de nombreuses femmes dont les bébés ont été hospitalisés avec des problèmes liés à la privation de nourriture parce que les sages-femmes voulaient tout faire pour éviter de leur donner un biberon. Je connais aussi de nombreux cas où un problème sérieux n'a pas été détecté parce que les sages-femmes étaient trop préoccupées par l'allaitement ». Des rapports ont aussi montré que certaines mères ont fait des dépressions liées aux problèmes d’alimentation de leur bébé. Et que des bébés ont souffert de problèmes liés à la malnutrition.
Par ailleurs, en Grande-Bretagne, le “Daily Mail” a rapporté les résultats d’une enquête sur des bébés décédés ou atteints de problèmes cérébraux suite à des erreurs commises dans des hôpitaux britanniques.
Un changement de protocole
Suite à cette enquête, la grande majorité des hôpitaux britanniques ont modifié leur façon de faire. Ils nourrissent maintenant au biberon de lait infantile les bébés qui ne tètent pas au bout de deux heures. Mais certaines maternités continuent d’attendre deux jours… Mieux vaut donc les éviter !