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Extension de l'obligation vaccinale : des évolutions positives depuis le début de la réforme

Publié le par Alexandra Bresson

L'agence sanitaire Santé Publique France a rendu public un rapport sur la première année de l’extension des obligations vaccinales. Les données recueillies montrent que cette mesure produit des résultats positifs en particulier pour la couverture vaccinale, et que les analyses de sécurité sont satisfaisantes. Mais des efforts doivent être particulièrement soutenus en termes d’information sur la vaccination et pour atteindre l’objectif de couverture de 95% fixé par l’Organisation mondiale de la santé.

L’extension des obligations vaccinales du nourrisson est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018. De trois vaccinations elle est ainsi passée à onze : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, infection à Haemophilus Influenzae de type b, infection à pneumocoque, infections à méningocoque C, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole. Quelle a été son efficacité jusqu'ici ? Le ministère de la Santé et l'agence sanitaire Santé Publique France viennent de publier un bilan de la première année de sa mise en oeuvre qui se veut positif, et ce sur plusieurs points : la couverture vaccinale, les données d’adhésion à la vaccination et les données de sécurité des vaccins en question.

Dans le premier domaine, les chiffres obtenus à partir des données de remboursement des vaccins de l’Assurance maladie montrent une augmentation des couvertures vaccinales pour tous les vaccins des enfants nés en 2018, par rapport à ceux nés en 2017. Ainsi, la vaccination contre l'hépatite B pour la première dose est passée de 90,5 à 96,3% et pour la troisième dose de 83,1 à 89,4%. La vaccination contre le pneumocoque pour la première dose est passée de 98,1 à 99,5 % et pour la troisième dose de 88,3 à 90,1 %. Par ailleurs, la vaccination contre le méningocoque C pour la première dose est passée de 35,5 à 75,8 % et pour la seconde dose à l'âge de 12 mois de 72,5 à 76,8 %.

Les Français de plus en favorables à cette réforme

En ce qui concerne la rougeole, maladie dont le nombre de cas est important en Europe y compris en France, qui a fait face à une forte épidémie entre 2008 et 2012, la vaccination pour la première dose est passée de 86,2 à 87,6 %. « Les couvertures vaccinales pour les rappels et les vaccinations de la seconde année de vie n’ont pas encore atteint l’objectif de 95 %. Mais l’âge maximum des enfants (17 mois) au moment de l’estimation de la couverture vaccinale peut expliquer ce résultat. Les vaccinations peuvent être réalisées avec un certain décalage. Une amélioration de la couverture est attendue au fur et à mesure que ces enfants vont grandir et entrer en collectivité. », précise Santé Publique France.

Si une certaine partie de la population fait état d'une défiance envers la vaccination, l'adhésion des Français vis-à-vis de celle-ci est estimée depuis plusieurs années par le Baromètre santé de Santé Publique France. Les données de l'édition 2019 montrent une stabilité des opinions favorables : 73,9 % des sondés déclarent être favorables à la vaccination en général. Un résultat comparable aux données observées en 2016 (75,1 %) bien que légèrement inférieur à celles observées en 2017 (77,7 %). Par ailleurs entre 2017 et 2019, la perception favorable de l’extension des obligations vaccinales dans la population est passée de 49% à 63%, et atteint 67% chez les parents d’enfants de moins de 2 ans.

Vaccins : une pharmacovigilance renforcée

Mais l'agence souligne néanmoins que des actions de pédagogie sont encore nécessaires, en particulier pour les catégories socio-professionnelles les plus défavorisées. Selon elle, « parmi les craintes évoquées, celles concernant la sécurité des vaccins reste prédominante. Ce constat était attendu au regard de la circulation des fausses informations, sur internet en particulier. » Le bilan du suivi de pharmacovigilance (c'est-à-dire la surveillance des médicaments et la prévention du risque d'effet indésirable résultant de leur utilisation) est pourtant rassurant au regard des principaux résultats des récentes données de sécurité dévoilées par le rapport. S'ajoute à cela le fait que ce dernier a notamment fait l’objet d’une attention particulière lors de la mise en œuvre de la réforme.

Au total, 203 nourrissons vaccinés en 2018 ont fait l’objet d’une notification pour avoir manifesté un ou plusieurs effets ou événements indésirables. Parmi ces notifications, 122 ont été qualifiées de cas « non graves » et 81 de cas « graves ». « Il s'agit essentiellement de la fièvre, des affections du système nerveux à type de convulsions majoritairement fébriles et d'épisodes d'hypotonie et des affections cutanées, principalement des rashs. », précise Santé Publique France. A noter que récemment, une autre agence sanitaire, la HAS*, a déploré l'impact considérablede l'épidémie de COVID-19 sur la vaccination avec une diminution importante du nombre de personnes vaccinées et appelle à les reprendre d'urgence.

*Haute Autorité de Santé

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