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Enfants : la hauteur de leur voix est déterminée avant qu'ils ne parlent

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment que la tonalité de la voix d'un enfant peut être déterminée à l'avance, dans ses cris lorsqu'il était bébé. Ce résultat souligne l’importance des premiers stades de la vie sur le développement d'une personne.

Le pleur d’un bébé n’informe pas seulement sur son état de santé, d’insatisfaction ou de douleur. Selon une équipe scientifique internationale dont une appartenant au CNRS, la tonalité du pleur d’un bébé quelques mois après sa naissance, donne une idée fiable de la hauteur de sa voix à 5 ans. Il est connu que la hauteur d'une voix humaine - grave ou aigu - est un paramètre qui varie entre les individus et entre les sexes après la puberté. « Elle porte des informations importantes ayant des conséquences sur nos relations sociales. On sait, par ailleurs, que la vie fœtale dans l’utérus impacte le développement de l’enfant et sa vie d’adulte. », explique l'équipe scientifique dans un communiqué commun.

Ces chercheurs ont mené une expérience d'un nouveau genre : ils ont enregistré et comparé le pleur de bébés 3 mois, après leur naissance, au moment de leur bain, avec leur voix à l’âge de cinq ans. Les enfants s’exprimant alors librement devant des images. Ils ont constaté que la hauteur du pleur d'un bébé était corrélée à la hauteur de la voix de ce bébé cinq ans plus tard. Un bébé pleurant dans les graves aura plus de chance de développer une voix grave qu’un bébé pleurant dans les aigus, quel que soit son sexe. En clair, en comparant les caractéristiques acoustiques des pleurs et des paroles, ils ont constaté que la hauteur des voix était prédite par celle des pleurs enregistrés des années auparavant.

Il est possible de prédire comment sera la voix une fois adulte

« Ces travaux soulignent également un probable lien entre l’environnement hormonal qu’a connu l’enfant dans le ventre de sa mère et la hauteur de sa voix. », ajoutent les chercheurs. En mesurant la taille des doigts de la main, un indice connu pour être révélateur de l’exposition prénatale à la testostérone, ils ont, par ailleurs, découvert que les différences de hauteur de voix entre les humains trouvent pour partie leur origine dans la vie prénatale, soit pendant la grossesse. Des résultats qui font suite à ceux d'une autre étude menée par les mêmes scientifiques et montrant que la hauteur de la voix d'un enfant à l’âge de sept ans prédit avec succès celle de la voix quand il sera adulte.

Selon eux, cette particularité « interindividuelle » serait liée à la longueur des cordes vocales de chaque bébé. Mais, pour percer tous les mystères de la voix humaine, l'équipe scientifique concède qu'il faudra poursuivre les recherches en raison d'un obstacle rencontré durant l'étude : « il est difficile d’enregistrer les mêmes enfants à plusieurs années d’intervalles », indique-t-elle. Pour ces travaux, seuls 15 enfants français ont pu être suivis, alors que l’acoustique des pleurs et des voix est, selon les chercheurs, aussi influencée par le contexte culturel. Des travaux futurs pourraient avoir comme objectif d'étudier de plus près l’environnement hormonal du fœtus comme prédicteur de la tonalité de la voix chez les adultes.

 

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