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En Belgique, des parents poursuivis pour avoir nourri leur bébé au lait végétal

Publié le par Alexandra Bresson

Des médias belges relatent l'histoire d'un couple qui encourt la prison après la mort de leur nourrisson de 7 mois en raison d'une malnutrition chronique. Pensant qu'il ne supportait pas les substituts de lait maternel, ces derniers l'ont nourri exclusivement au lait végétal sans avis médical.

En Belgique, un couple est actuellement au cœur d'une affaire judiciaire en raison du décès de leur bébé, lié à une déshydratation et une malnutrition chronique. Selon «Het Laatste Niews» et ces derniers sont accusés de « refus délibéré de nourriture » car ils l'ont nourri exclusivement au lait végétal pendant quatre mois après une période d'allaitement (lait de maïs, de riz, d'avoine, de quinoa ou de sarrasin). Sans avis médical, le couple a estimé que « les biberons de lait artificiel ne réussissaient pas à leur bébé » et supposé qu'il était « intolérant au lactose et au gluten », précise le site internet. Le drame s'est déroulé en 2014 mais le jugement est prévu pour ce mois de juin.

Cette nuit-là, les parents ont été alertés par les vomissements de l'enfant et ont décidé de l'emmener auprès d'un médecin homéopathe, à une heure de route. Ce médecin les a sommés de le conduire aux urgences, mais le bébé est décédé avant. « Nous ne savons toujours pas ce qui a pu se produire », a déclaré le père lors de l'audience. Une autopsie a montré que le nourrisson souffrait de malnutrition chronique : il pesait à peine plus de 4 kg, un poids très faible pour 7 mois. Une situation que des membres de la famille avaient soulignée auprès de la justice. Le procès consiste donc à déterminer la responsabilité des parents. « Ils n'ont rien fait face à son amaigrissement », indique le procureur, Pascal Persoons.

De la « malnutrition volontaire » ?

Les parents se défendent quant à eux de cette accusation. Si la mère reconnaît qu'ils auraient « peut-être dû consulter un médecin plus vite », elle n'accepte pas le fait d'être poursuivie. « Nous n'avons à aucun moment réalisé, au cours de cette adaptation alimentaire, que notre enfant avait un problème », a-t-elle expliqué à la barre. Le père, lui, estime qu'ils n'ont rien fait de mal et qu'ils ont fait « de leur mieux pour soigner notre bébé ». Le procureur évoque de son côté de la « malnutrition volontaire » car aucun médecin n'a jamais diagnostiqué d'intolérance au gluten ou au lactose. Le problème serait tout trouvé : « Leur aversion pour la médecine traditionnelle a été plus forte », selon lui.

Pour l'avocate des parents, ces derniers « n'ont absolument jamais souhaité la mort de leur enfant. Au contraire, vu qu'ils ont vraiment tout essayé pour le nourrir. » Le site 7sur7 informe que « la famille s'est par ailleurs agrandie depuis le décès du petit garçon voilà trois ans. Les parents incriminés ont eu une troisième fille ». Durant l'audience, ces derniers ont fait savoir qu'ils n'hésitent plus à foncer chez le médecin « dès que l'une de leurs filles éternue ». En France, l'Anses* a mené une expertise, et ses conclusions ont montré que « les boissons autres que le lait maternel et ses substituts ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins nutritionnels spécifiques des nourrissons. »

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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