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Des chercheurs parviennent à modifier l'ADN d'embryons humains

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont prouvé qu'il était possible de corriger efficacement l'ADN d'embryons humains pour l'améliorer, notamment les gènes caractéristiques de maladies héréditaires.

C'est une méthode qui pourrait permettre d'éliminer les maladies génétiques mais qui n'est pas sans susciter la controverse. Elle s'appelle « ingénierie de la lignée germinale » et consiste,, à corriger l'ADN d'embryons humains avec un « ciseau moléculaire ». Ce scalpel de molécules, appelé CRISPR-Cas9, découpe des séquences d'ADN de l'embryon, avant de les remplacer par d'autres séquences d'ADN : le génome est modifié. Il s'agit de la première tentative connue de création d'embryons humains génétiquement modifiés aux États-Unis, réalisée par une équipe de chercheurs à Portland. Mais pas la première au monde, puisque la Chine a déjà publié trois études sur le sujet.

Un monde de bébés sans défauts ?

Concrètement, cette méthode donne la possibilité de « corriger » des gènes défectueux, sources de maladies héréditaires. Tous les enfants génétiquement modifiés transmettront les changements effectués par des scientifiques aux générations suivantes grâce à leurs cellules germinales : ovocytes et spermatozoïdes. Mais pour les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui, celle-ci, et toutes les autres du même genre, « pourraient ouvrir la voie à un monde de bébés conçus avec des améliorations génétiques, une perspective à laquelle s'opposent diverses organisations religieuses, des groupes de la société civile et des entreprises de biotechnologie. »

Les chercheurs ont utilisé plusieurs dizaines d'embryons humains, créés à partir de spermatozoïdes d'hommes portant des mutations d'une maladie héréditaire de l'hémoglobine, la thalassémie bêta. Ils ont injecté le CRISPR dans les œufs au moment où ces derniers étaient fécondés avec du sperme. Les embryons se présentaient sous la forme de minuscules bouquets de cellules invisibles à l'oeil nu et ont été détruits quelques jours plus tard. « C'est une preuve selon laquelle cela peut fonctionner. Je ne pense pas que ce soit encore le début des essais cliniques, mais cela emmène cette possibilité encore plus loin que jamais auparavant. », a déclaré au MIT un scientifique familier avec le projet.