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Des chercheurs découvrent la “molécule en or” du lait maternel (étude)

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs rapportent avoir découvert une molécule du lait maternel qui expliquerait en partie ses nombreuses vertus, notamment au niveau digestif et immunitaire.

C’est un fait, le lait maternel est la meilleure alimentation pour le nourrisson. C’est d’ailleurs pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé recommande l’allaitement exclusif au moins jusqu’aux six mois de l’enfant. Car le lait maternel, adapté au bébé, renforce son système immunitaire et sa flore intestinale.

Mais jusqu’alors, les mécanismes biologiques et moléculaires derrière ces constatations étaient bien mystérieux. Dans une nouvelle étude scientifique, à paraître dans la revue spécialisée “Gastroenterology”, des chercheurs allemands rapportent avoir découvert une – si ce n’est “la” – molécule en or du lait maternel : l’alarmine. Cette protéine préviendrait “les troubles dangereux de colonisation intestinale pouvant conduire à une intoxication sanguine et à une inflammation intestinale”, a détaillé le Pr Dorothee Viemann, coauteure de l’étude et chercheuse au sein de la clinique de Pneumologie pédiatrique et Néonatalogie de la faculté de médecine de Hanovre (Allemagne).

Les scientifiques ont ici mesuré la concentration en alarmine d’échantillons de selles issues de 72 bébés nés à terme, et de 49 prématurés, et observé le développement de la flore et des muqueuses intestinales de ces nouveau-nés. Il s’avère ainsi que les alarmines sont à la fois produites par le tractus intestinal de l’enfant et apportées par le lait maternel. Elles contrôleraient le processus d’adaptation de la diversité des bactéries intestinales (ou microbiote), laquelle joue un rôle dans la protection de l’organisme face aux maladies.

Les chercheurs ont observé que les enfants nés par césarienne, et donc non exposés à la flore bactérienne vaginale de leur mère, présentaient des niveaux d’alarmines inférieurs à ceux d’enfants nés par voie basse. Quant aux bébés nés prématurés, leur tractus intestinal serait moins en mesure de produire des alarmines que les nourrissons nés à terme, ce qui les rendrait plus sujets aux maladies inflammatoires chroniques.

Une supplémentation [en alarmines] pourrait favoriser le développement des nouveau-nés qui n’en produisent pas suffisamment ou qui n’en obtiennent pas suffisamment par le lait maternel. Cela pourrait prévenir une série d’affections à long terme liées aux troubles de la colonisation intestinale, comme l’inflammation intestinale chronique et l’obésité”, a souligné le Pr Viemann. Car il est désormais prouvé qu’une bonne diversité de micro-organismes intestinaux diminue les risques de maladies inflammatoires de l’intestin et de maladies métaboliques (obésité, diabète).

Les chercheurs prévoient de lancer des essais précliniques, puis une étude clinique afin d’étayer leurs hypothèses.

Source : Eurekalert

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