Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Des caméras pour le suivi médical des bébés prématurés

Publié le par Alexandra Bresson

Mis au point par des chercheurs, un système de caméras permet de mesurer en continu les paramètres vitaux des prématurés, sans contact et sans fil. Son utilisation permettra de réduire les fausses alertes, mais aussi d’améliorer le confort de ces petits patients.

Des caméras à la place de capteurs placés à même la peau dans les couveuses, voici la technologie sur le point d'être testée sur des bébés prématurés à l’hôpital universitaire de Zurich (USZ). Ce système, élaboré par des chercheurs de l’EPFL*, du CSEM** et de l’USZ, vise à améliorer la surveillance du rythme cardiaque, ainsi que la respiration des nourrissons. « Les capteurs actuels, posés sur le torse des bébés, sont si sensibles qu’ils génèrent près de 90 % de fausses alertes, principalement dues aux mouvements des bébés, expliqueJean-Claude Fauchère, médecin-adjoint à l’USZ. « Cela entraîne un inconfort pour le bébé, que l’on doit à chaque fois manipuler, et un important facteur de stress. »

Un système basé sur des algorithmes

Étant donné que les caméras ne requièrent aucun contact physique, le rythme cardiaque est détecté à partir des variations légères de la couleur de la peau du bébé, dues aux battements du cœur. La respiration est quant à elle analysée via les mouvements du thorax et des épaules. Le contrôle peut être assuré en continu car la nuit, des caméras infrarouges prennent le relais. Le CSEM s’est concentré sur l’analyse de la respiration des nouveau-nés, et les chercheurs EPFL, sur la détection du rythme cardiaque. Ils ont également élaboré des algorithmes permettant de traiter les données récoltées en temps réel. Une première étude a été menée sur le front d'un échantillon d'adultes.

« Nos algorithmes permettent de suivre cette zone lors de mouvements, de distinguer les pixels de peau des autres et d’utiliser les petites variations de couleur de ces pixels pour extraire le rythme cardiaque, ajoute Sibylle Fallet, doctorante EPFL. Ces tests ont montré que les caméras obtiennent pratiquement les mêmes résultats que les capteurs traditionnels. » A l’hôpital universitaire de Zurich, les tests sur des nouveau-nés prématurés sont imminents. Le but sera d'effectuer des mesures sur un maximum d'enfants prématurés pour vérifier si, en situation réelle, les résultats livrés par les algorithmes correspondent aux données recueillies par les capteurs.

*L’École polytechnique fédérale de Lausanne
** Centre Suisse d'Electronique et de Microtechnique 

Sujets associés