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Crèches : un rapport choc alerte sur des cas de maltraitance

Publié le par Frédérique Payen

Absence de soins, négligences, et même punitions et insultes. Un rapport de l’Igas, réalisé à la demande du gouvernement, met en lumière de nombreuses défaillances dans le secteur de la petite enfance, citant même des situations relevant de la pure maltraitance. Le détail.

C’est un rapport édifiant, qui risque d’effrayer bien des parents, et d'attrister les professionnels de la petite enfance, dans leur immense majorité soucieux du bien-être des tout-petits accueillis… L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) vient de publier un rapport, « Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches », qui jette un pavé dans la mare.

Une enquête auprès de 36 établissements

Le document, publié ce mardi 11 avril, rapporte des situations très disparates relevées tout au long de 4 mois d’enquête. À côté d’établissements « de grande qualité, portées par une réflexion pédagogique approfondie », on trouve « des établissements de qualité très dégradée », qui peuvent induire « des carences dans la sécurisation affective et dans l’éveil » des tout-petits. Missionnés par le gouvernement, les enquêteurs ont visité 36 établissements publics et privés à travers la France, et diffusé un questionnaire auquel ont répondu anonymement 12 545 salarié.es, 5 275 directeurs/trices de crèches, et 27 671 parents.

Des maltraitances caractérisées

Les résultats de cette enquête rapportent une situation très hétérogène, avec de grandes différences de qualité pour les soins apportés aux tout-petits. Mais les experts soulignent que bien souvent, « les conditions ne sont pas réunies, à ce jour, pour assurer un accueil de qualité. » 

À l’extrême sombre de ce panorama, qui relate le meilleur comme le pire, certains verbatims (paroles de professionnels ou de parents), rapportés par l'enquête de façon anonyme, font même état de situations de pure maltraitance.

Négligences, absence de respect du rythme de l’enfant et de son bien-être fondamental, manque de soins… La liste est longue, et on n’en croit pas ses yeux. Voici quelques extraits de ce document édifiant : « De bébés de 4 mois qui hurlent de faim, de sommeil, besoin d’être rassurés et doivent attendre, en silence si possible » ; « des enfants laissés en pleurs jusqu’à ce qu’ils s’endorment d’épuisement » ; « enfermer un enfant dans la salle de change pour qu’il se calme » ; « forcer des enfants à rester allongés dans le noir, sans bouger, ni parler, alors qu’ils n’ont pas ou plus sommeil » ; « laisser un enfant avec une couche souillée car ce n’est pas le moment des changes » ; « ne pas donner à boire, comme ça on change moins les couches » ; « Collègues donnant des surnoms désobligeants à certains enfants : la grosse, le mal fagoté, le crade »…

Suivent même les punitions infligées aux enfants, d’une violence inimaginable : « forcer un enfant à boire ou même à manger en lui pinçant le nez » ; « la directrice la forçait à manger jusqu’à la faire vomir, j’ai vu la directrice lui redonner son vomi » ; « prendre violemment un enfant par le bras et le soulever de terre en criant et en le secouant » ; « fessée, obliger l’enfant de rester sur le pot sans vouloir (presque 1h !), douche froide pour calmer un enfant énervé »…

« Une maltraitance institutionnelle »

Ce rapport a été commandé après la mort d’une petite fille il y a neuf mois, dans une crèche privée de Lyon, après avoir été forcée par une professionnelle à ingérer de la soude caustique. Il met en lumière des défaillances majeures au sein des EAJE (établissements d’accueil des jeunes enfants). Une « maltraitance institutionnelle » qui pèse sur les professionnels, pointent les auteurs, avec un « risque de dérives et de maltraitance insuffisamment considéré et maîtrisé ». Cette question de la maltraitance dans les crèches reste « un impensé » pour les parents et les professionnels, relève le rapport, qui souligne les conditions de travail dégradées des professionnels du secteur : manque de personnel, formation insuffisante, peur de faire un signalement… le rapport de l’Igas assume un constat sévère, et établit même un parallèle avec le scandale des Ehpad.

38 recommandations

Les auteurs du rapport, qui prônent une refonte globale des EAJE, émettent ensuite 38 recommandations, qui doivent mener à des changements majeurs : formation des professionnels, financement, contrôles des structures, prévention des risques…

Présenté le 6 avril au Ministère des Solidarités, plusieurs représentants du secteur ont salué « un travail extraordinaire », et assuré qu’il est « criant de vérité ». D’autres voix font part de leurs inquiétudes, craignant que ce rapport contribue à discréditer les professionnels de la petite enfance dans leur ensemble.

Un constat qui a le mérite, en tout cas, de mettre en lumière l'urgence de trouver des solutions qui garantissent la sécurité et le bien-être de tous les enfants.

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il y a 3 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 20 jours
Ce n'est pas tant l'écran le problème, mais l'absence d'autres stimulations bonnes pour le développement de l'enfant et une interdiction aussi simplis...
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