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Coronavirus : environ un tiers des nouveau-nés atteints l'ont peut-être attrapé par leur mère

Publié le par Alexandra Bresson

Un certain nombre d'infections à la COVID-19 ont été signalées chez les nouveau-nés. Des chercheurs ont souhaité clarifier la voie de transmission dans ce cas précis, et les caractéristiques cliniques de ces infections. Leur étude rapporte que 70% et 30% des infections sont dues respectivement à une transmission environnementale et verticale, soit entre la mère et le nouveau-né.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, des craintes concernant le risque pour les femmes enceintes de développer des formes sévères du Covid-19 ont été soulevées, et les scientifiques s’interrogent également sur le risque de transmission de la mère à l’enfant. Notamment en ce qui concerne la transmission “verticale”, soit materno-fœtale (au cours de la grossesse). Dans ce cas précis, des suspicions ont été rapportées assez précocement, notamment en Chine où le cas d’un nourrisson testé positif environ 36 heures après sa naissance a par exemple été décrit dès février. Une nouvelle étude publiée dans la revue « Nature Communications » donne un nouvel éclairage sur le sujet.

Basée sur une analyse de centaines de cas signalés, celle-ci précise que l'exposition environnementale au SRAS-CoV-2 serait responsable de la majorité des infections détectées chez les nouveau-nés. Cependant, 30% des cas signalés peuvent avoir été directement acquis de la mère. Plus précisément, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse des cas d'infection par le SRAS-CoV-2 chez les nouveau-nés (dans les 30 premiers jours de vie), celle-ci étant définie par au moins un test positif avec écouvillon nasopharyngé (test PCR) et/ou un test positif de détection d'anticorps spécifiques dans le sang (sérologique). Au total, 176 cas ont été analysés, signalés jusqu'au 30 août 2020.

Toujours se laver les mains et porter le masque pendant la tétée

Les scientifiques ont constaté que 70% des cas résultaient d'une exposition dite environnementale, et que 30% étaient probablement le résultat d'une transmission verticale, dont 9% comme étant le résultat d'une transmission verticale avec une infection acquise avant ou pendant l'accouchement. Par ailleurs, 55% des nourrissons ont développé une infection COVID-19, et les auteurs de l'étude notent que les symptômes cliniques développés semblent similaires à ceux rapportés chez les patients plus âgés, notamment respiratoires (52% des cas), fièvre (44% ), gastro-intestinaux (36%) et neurologiques (18%). L'équipe a aussi examiné les infections survenues au moins 72 heures après la naissance.

Il a alors été constaté que les nourrissons de l'échantillon qui ont été placés dans un berceau à côté de leur mère à l'hôpital (dans la même chambre) semblaient avoir une incidence plus élevée d'infections par le SRAS-CoV-2. Des résultats importants selon les chercheurs, car ces derniers « soutiennent qu'en cas de cohabitation, des mesures d'hygiène et des équipements de protection appropriés devraient être mis à disposition pour réduire le risque de transmission résultant d'une exposition environnementale. », indiquent-ils. En revanche, l'étude démontre clairement que l'allaitement maternel n'était pas associé à une infection par le SRAS-CoV-2 pour le nourrisson.

Pour les chercheurs, « cela suggère que la transmission virale par le lait est rare, voire pas du tout. Cependant, d'autres études sont nécessaires. », concluent-ils. Sur ce sujet, l'Académie de médecine encourage toute mère atteinte d’une forme asymptomatique ou peu symptomatique de Covid-19, à allaiter, à condition d'observer un lavage des mains soigneux et le port de masque chirurgical pendant la tétée. Ces résultats font aussi écho à ceux d'une précédente étude américaine indiquant que l'allaitement maternel et le contact peau à peau sont toujours aussi recommandés, car bénéfiques pour les nouveau-nés, et ne comportent pas de risque majeur si les mères respectent les règles sanitaires d'usage.

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