Ces muscles de “lézard” qu'ont les bébés in utero, et qui disparaissent à la naissance

Ils les croyaient disparus depuis des millions d’années de l’espèce humaine. Dans une étude publiée dans la revue “Developpment”, des chercheurs rapportent avoir découvert que le fœtus humain a conservé un vestige de l'Évolution.

A l’aide de nouvelles technologies de pointe, ils ont constaté que le fœtus humain avait des muscles proches de ceux des reptiles entre les 7e et 13e semaines de grossesse. Vestiges de la transition des reptiles vers les mammifères, ces muscles localisés au niveau des mains et des pieds disparaissent cependant à la naissance, sans quoi nous serions capables d’utiliser tous nos doigts comme notre pouce. Certains singes ont en revanche gardé ces structures musculaires, ce qui leur donne une agilité incroyable pour se mouvoir dans les arbres.

Mais c’est le jeu de l’Evolution, expliquent les chercheurs, pour qui il est probable que nous ayons perdu ces muscles “de lézard” parce que nous n’en avions tout simplement pas besoin. L'Évolution ne se fait en effet pas toujours par l’apparition d’avantages physiologiques et biologiques, il arrive qu’elle se traduise par la perte de certains attributs “inutiles”. Ces muscles ont ainsi été perdus chez tous les mammifères il y a environ 250 millions d’années.

“La nouveauté de cette étude est qu'elle nous permet de visualiser avec précision le moment précis où, au cours de notre développement, certaines structures apparaissent et / ou disparaissent", a commenté auprès de la BBC le Dr Sergio Almécija, anthropologue au Muséum américain d’histoire naturelle, qui étudie le singe et l’évolution humaine, et qui n’a pas participé à l’étude.

Les auteurs de l’étude expliquent par ailleurs qu’il arrive que ces muscles “reptiliens” subsistent chez l’Homme, mais s’accompagnent alors souvent de déformations des membres. Cette découverte pourrait aider à faire la lumière sur ce type de malformation congénitale.

Source : BBC