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Bronchiolite : les dernières recommandations de la Société française de pédiatrie pour l’éviter

Publié le par Alexandra Bresson

La bronchiolite gagne du terrain partout en France, mais la Société française de pédiatrie rappelle que le recours aux urgences pédiatriques ne devrait pas être la règle, sauf pour les bébés de moins de trois mois. Cette dernière insiste sur l'importance de la prévention, en veillant à limiter pendant quelque temps le contact de l'enfant avec les proches et les lieux très fréquentés.

La crise sanitaire du COVID a démontré l’hiver dernier que les mesures barrières appliquées par les adultes protégeaient efficacement les jeunes enfants des virus de l'hiver. Cette année encore, cette précaution s'impose face à une épidémie de bronchiolite précoce qui poursuit sa progression en France. Selon France Info, 11 des 13 régions métropolitaines sont en alerte rouge (la Bretagne et la Corse sont toujours en orange), et plus d'un millier d'enfants de moins de deux ans ont été hospitalisées la semaine dernière. Le site d'informations a ainsi interrogé le Pr Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie, qui rappelle que les parents peuvent limiter le risque d'infection virale des plus jeunes en appliquant quelques mesures simples.

« Il faut éviter les endroits où il y a beaucoup de monde, les grandes fêtes de famille »

Etant donné le contexte sanitaire actuel, il s'agit en premier lieu de « limiter les visites au cercle des adultes très proches, non malades », recommande-t-elle. Concrètement, pas de bisous ni de passage de bras en bras, pas de visite par des jeunes enfants avant l’âge de 3 mois. De même, les réunions de famille, la fréquentation de lieux publics comme les supermarchés, restaurants et transports en commun doivent être différés à un âge où l'infection virale sera mieux tolérée (après 3 mois). « Ce sont des endroits où les virus circulent beaucoup, et qui n'ont aucun intérêt pour un jeune enfant de moins de deux mois. Dans la mesure du possible, il faut s'organiser pour éviter les endroits où il y a beaucoup de monde, et bien évidemment aussi les grandes fêtes de famille. », explique la médecin.

Un pic de l'épidémie d'ici trois à quatre semaines

Ainsi, mieux vaut attendre que tout l'entourage soit en forme, y compris les grands-parents. Le Pr Christèle Gras-Le Guen, relativise néanmoins en précisant qu'il ne s'agit pas d'appliquer exactement les mêmes mesures que pour le COVID-19. Selon elle, « il faut juste garder à l'abri des virus ces enfants, le temps qu'ils soient suffisamment solides pour pouvoir y résister. Ce sont vraiment les deux premiers mois de vie qui conduisent les enfants à des formes graves de la maladie. » La Société française de pédiatrie rappelle toutefois l'importance de se laver les mains avant et après la manipulation du bébé et de porter un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre. Enfin, les premières vaccinations de l'enfant sont à prévoir sans retard, afin qu'il soit protégé au plus vite.

« Les services sont saturés, même s'il reste des lits d'hospitalisation »

Reste qu'une question se pose : quand doit-on atteindre le pic de l'épidémie ? Auprès de France Info, Christèle Gras-Le Guen estime que ce dernier arrivera d'ici trois à quatre semaines. « Mais l'idée est de déjà prévenir les familles, leur dire tout ce qui peut être fait pour éviter les infections. Si l'enfant est infecté, essayez de trouver une alternative aux urgences, ne pas y aller directement, sauf pour les moins de deux mois. Les services sont saturés, même s'il reste des lits d'hospitalisation pour les cas les plus graves. », conclut-elle. Telles sont en effet les dernières recommandations de la société française de pédiatrie, qui rappelle qu'en cas d’apparition des premiers symptômes de bronchiolite (toux, fièvre, gêne respiratoire) seuls les enfants de moins de 2 mois doivent consulter aux urgences.

Les consultations aux urgences prioritaires pour les nourrissons

En l’absence de signe de gravité (modification du comportement, enfant mou, prises alimentaires inférieures à la moitié des rations habituelles sur 3 repas consécutifs, respiration très rapide ou très lente ou irrégulière, coloration bleutée des lèvres ou des extrémités), l'organisme indique que les autres enfants doivent en priorité consulter leur pédiatre ou médecin généraliste. Car il s'agit de « ne pas attendre plusieurs heures dans des urgences surchargées ni saturer les soins d’urgences qui doivent rester disponibles pour les cas les plus graves. », note-t-il. En cas de doute des parents dans le choix de la consultation, ce dernier invite à passer un appel au 15 ou 112. Dans l’immense majorité des cas, le traitement consiste avant tout à désobstruer le nez et à fractionner les repas.

« Il faut organiser avec son médecin la convalescence des enfants au domicile »

Il faudra alors compter 8 à 10 jours avant un rétablissement total, sachant que la toux peut persister longtemps. A noter que les antibiotiques s'avèrent inutiles en cas de bronchiolite sans surinfection (otite ou pneumonie). La Société fait également savoir que la kinésithérapie respiratoire n’est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé depuis 2019, que les bronchodilatateurs et corticoïdes sont sans effet et que les antitussifs sont contre-indiqués. « Il faut savoir être patient et organiser avec son médecin la surveillance et la convalescence des enfants au domicile en attendant la guérison sans multiplier les consultations. », conclut-elle. Du côté des parents, ces derniers sont invités à être à jour de leur vaccin contre la coqueluche et de se faire vacciner contre la grippe, en particulier pendant la grossesse.

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