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Syndrome du bébé secoué : le nombre de cas a doublé en 2021 en région parisienne

Publié le par Marion Bellal

Une étude de l'hôpital Necker et de l'Inserm tire la sonnette d'alarme : le nombre de bébés secoués a doublé en région parisienne en 2021, et la mortalité a été multipliée par 9. À l'intérieur des foyers, ce sont majoritairement les pères qui sont les auteurs de ces drames.

50 cas entre 2017 et 2019, 17 en 2020, 32 en 2021 : les chiffres de l'étude concernant le syndrome du bébé secouée, menée par l'hôpital Necker et l'Inserm et publiée mardi 30 août, sont alarmants. Les pédiatres ayant dirigé ces recherches ont travaillé à partir de données circonscrites à la région parisienne, mais réclament à ce qu'une étude plus conséquente soit réalisée à l'échelle nationale. En effet, les résultats pourraient bien être homogènes sur l'ensemble du territoire, puisque ce seraient les diverses mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, particulièrement les confinements, qui auraient créé les conditions pour cette explosion du nombre de cas. 

Bébés secoués : 28 % de décès en 2021

Interviewé par Le Parisien, Gilles Orliaguet, chef du service d'anesthésie-réanimation de l'hôpital Necker, et co-auteur de l'étude, reconnaît que « l’isolement, la promiscuité familiale, le relâchement de la prévention ont été des terrains favorisant la violence. » Le syndrome du bébé secoué se caractérise par l'apparition de graves hématomes dans le cerveau d'un nourrisson, à la suite de brusques mouvements de sa tête, d'avant en arrière. Ces gestes très violents peuvent entraîner une rupture des veines ponts, des hémorragies rétiniennes, des fractures, des blessures de la peau, de l'épilepsie.

Alors que 4 % des bébés secoués en sont décédés de 2017 à 2021 (sur 50 cas en 3 ans), c'est le cas de 28 % des 32 cas recensés en 2021. Chaque année, 400 à 500 nourrissons sont victimes d'un traumatisme crânien non-accidentel. Les survivants risquent, dans la grande majorité, de souffrir de séquelles : paralysie, cécité, troubles du langage ou du développement... Selon l'étude publiée dans la revue JAMA Network Open, l'âge médian des victimes est de 4 mois, et ce sont majoritairement des garçons. Quant aux auteurs, à l'intérieur des familles, ce sont le plus souvent les pères, et, à l'extérieur, des nounous, dès les premiers jours de la prise en charge. 

Syndrome du bébé secoué : comment l'éviter ?

Afin d'éviter ces drames, les spécialistes recommandent, si l'on sent que l'on est excédé par ses pleurs, de poser le bébé, en sécurité dans son lit, par exemple, et de s'éloigner. Il y a moins de risques à le laisser pleurer un instant, le temps de souffler, que de perdre le contrôle de soi-même. Les chercheuses et chercheurs plaident, par ailleurs, pour des campagnes de prévention plus nombreuses, voire la mise en place d'un entretien spécifique, avec les deux parents, à la suite de l'accouchement, sur les conséquences des secousses pour un nourrisson. « Beaucoup de gens ne savent pas que secouer un bébé, ça peut entraîner ce type de lésions. Il faut le dire, le faire savoir. Ce n’est jamais anodin, quelques secousses peuvent suffire », signale Gilles Orliaguet, dans Le Parisien.

Rappelons que le syndrome du bébé secoué est la cause de décès traumatique la plus fréquente chez les nourrissons, dans les pays à hauts revenus. Toutefois, les signes cliniques permettant d’établir cette forme de maltraitance font encore débat.