Souvenez-vous : fin novembre dernier, un chercheur chinois annonçait avoir fait naître deux bébés génétiquement modifiés pour être résistants au virus du Sida, dont est porteur leur père.
Si la manœuvre s’est avérée être un succès, la communauté scientifique n’a pas caché sa colère et son incompréhension, car une telle manipulation génétique est encore à l’essai. Il est très risqué de muter un gène qui pourrait par ailleurs avoir des fonctions méconnues et être utile d’une manière ou d’une autre.
Publiée le 3 juin dans la revue Nature Medicine, une nouvelle étude suggère ainsi que la mutation génétique subie par ces deux bébés “OGM” serait en fait associée à une plus forte mortalité. Les deux fillettes nées d’une fécondation in vitro pourraient donc voir leur espérance de vie réduite du fait de cette mutation.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de plus de 400 000 volontaires inscrits dans le registre britannique UK Biobank. Car cette mutation, bien que rare (1% des Européens), existe à l’état naturel chez certaines personnes. Et ces dernières ont en moyenne un taux de mortalité plus élevé que les autres : 20% de chance en moins d’atteindre 76 ans.
Selon les auteurs de l’étude, si cette mutation protège bien d’une infection par le VIH et par d’autres virus, comme notamment la variole, il semble qu’elle réduise en parallèle la protection contre d’autres maladies infectieuses comme la grippe.
Cette nouvelle étude vient confirmer les inquiétudes et alertes de la communauté scientifique internationale vis-à-vis de l’édition du génome : il s’agit d’une science qui n’en est qu’à ses balbutiements, qu’il faut manipuler avec une extrême prudence, et approfondir avant de la mettre en œuvre chez l’homme.
Sources : France24 ; MedicalXpress
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