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A Singapour, un bébé est né avec des anticorps contre la Covid-19

Publié le par Alexandra Bresson

Le cas du jeune Aldrin, né en novembre, à Singapour alors que sa mère a contracté l'infection pendant le 1er trimestre de grossesse, montre que les bébés nés de mères atteintes de la Covid-19 peuvent présenter, tout de suite, des anticorps. Mais, l'étendue de cette protection n'est toujours pas claire.

De nombreuses études sont en cours afin de mieux comprendre la réponse en anticorps à la suite d’une infection à SARS-CoV-2. À ce jour, plusieurs études montrent que les personnes ayant été infectées développent des anticorps propres à ce virus. Néanmoins, les concentrations d’anticorps peuvent varier entre les personnes ayant eu une forme grave de la maladie (plus d’anticorps) et les personnes ayant été atteintes d'une forme bénigne ou d’une infection asymptomatique (moins d’anticorps). D'autres recherches sont aussi en cours afin de mieux comprendre les concentrations d’anticorps nécessaires pour assurer une protection, ainsi que la durée pendant laquelle ils restent présents.

Le cas de ce bébé, né à Singapour, a de quoi surprendre la communauté scientifique. Selon le quotidien singapourien « The Straits Time », une femme nommée Céline Ng-Chan, 31 ans, a contracté l'infection alors qu'elle était enceinte. Mais, elle a pu donner naissance à un petit garçon en parfaite santé, Aldrin Zaccheus Chan. Surtout, celui-ci n'est pas seulement né indemne de la Covid-19, il a même présenté des anticorps contre le virus, selon les médecins. « Mon pédiatre a dit que les anticorps que j'avais développés contre la Covid-19 ont disparu, mais Aldrin en possède. Mon médecin suppose que je lui ai transféré mes anticorps pendant la grossesse », explique la jeune femme au journal.

La question de la transmission mère-enfant est à préciser

Pesant 3,5 kg à la naissance, il est né le 7 novembre et ressemblait exactement à sa sœur aînée, Aldrina, 2 ans, à sa naissance, a-t-elle ajouté. « J'ai toujours voulu un garçon car je m'entends très bien avec les garçons, ayant trois frères plus jeunes dans ma famille». La jeune femme explique que sa grossesse a été compliquée, étant donné que sa fille et elle-même ont contracté la Covid-19 après leur retour de vacances en famille en Europe en mars. Son mari et son père, qui étaient également du voyage, ont échappé à l'infection. Lorsqu'elle a été diagnostiquée, Céline Ng-Chan était enceinte de 10 semaines, mais présentant une forme peu sévère de l'infection, elle a pu sortir de l'hôpital au bout de deux semaines et demie.

La jeune femme précise qu'elle ne craignait pas que son bébé attrape la Covid-19 après avoir « lu que le risque de transmission de la mère au fœtus est très faible. » En effet, selon les lignes directrices du Collège royal des obstétriciens et gynécologues du Royaume-Uni, les preuves actuelles suggèrent que la transmission du virus d'une femme enceinte à son bébé pendant la grossesse ou l'accouchement est rare. Elles montrent également que le risque ne serait pas lié directement au mode d'accouchement, ni au choix de son alimentation (allaitement au sein ou au biberon), ni si la mère et le bébé sont restés tous les deux dans la même pièce après l'accouchement.

Mieux comprendre l’impact de la COVID-19 sur les ‎femmes enceintes

La jeune maman souligne, quant à elle, qu'elle était remplie de joie et de gratitude pour le nouvel arrivant au sein de sa famille. « Ma grossesse et mon accouchement se sont déroulés sans heurts malgré le diagnostic de Covid-19 au cours de mon premier trimestre, qui était la phase la plus instable de la grossesse. Je suis très chanceuse d'avoir Aldrin et qu'il soit en très bonne santé. Je me sens soulagée que mon voyage avec la Covid-19 soit enfin terminé maintenant. », conclut-elle. Mais, le petit garçon pourrait encore bien intéresser les médecins qui souhaitent le suivre pour déterminer précisément la durée de vie de ses anticorps anti SRAS-CoV-2, et ainsi son immunité contre une infection à la Covid-19.

A noter que, selon les résultats de travaux de recherche publiés dans la revue BMJ en septembre, les femmes enceintes atteintes de COVID-19 encourent moins de risques de développer des ‎symptômes comme de la fièvre et des douleurs musculaires que les femmes qui ne le sont pas et souffrent de la maladie. Mais, si elles développent une forme grave, elles sont plus susceptibles de nécessiter des soins intensifs que les femmes malades qui ne sont pas enceintes. « Ces résultats soulignent la nécessité pour les femmes enceintes et dont la grossesse a pris fin récemment, de prendre les précautions nécessaires pour éviter de contracter la COVID-19, en particulier si elles présentent des affections sous-jacentes. », explique l'OMS.

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