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Autisme : alerte vis-à-vis de l'utilisation d'un médicament non-indiqué

Publié le par Hélène Bour

Suite au suicide d’un enfant ayant reçu de l’Abilify, l’Agence de sécurité du médicament adresse une mise en garde vis-à-vis de ce médicament, non autorisé pour traiter l’autisme.

Le 8 février dernier, l’association Vaincre l’autisme tirait la sonnette d’alarme dans un communiqué. Elle rapportait le suicide tragique de Yassine, une fillette autiste de 13 ans, qui s’est défenestrée du 10e étage en mai 2015, après plusieurs tentatives de suicide. Celle-ci s’était vue prescrire de l’aripiprazole, une molécule commercialisée entre autres sous le nom d’Afibily. Problème : cet antipsychotique est indiqué dans le traitement de troubles bipolaires ou encore de la schizophrénie, mais nullement autorisé dans le traitement des troubles autistiques. Or, ce médicament présente des effets indésirables préoccupants, comme des envies suicidaires, qui nécessitent des mises en garde et des précautions. Le 12 février dernier, Vaincre l’autisme a donc envoyé une lettre à la ministre de la Santé, lui demandant de mener une enquête sur l’ampleur des prescriptions de ce médicament pour les personnes autistes et sur la prise en charge qui en découle. Elle a exigé par ailleurs qu’une alerte de pharmacovigilance soit lancée afin de rappeler les vraies indications de l’aripiprazole.

Aucune donnée sur l’efficacité de ce médicament pour l’autisme

Très réactive, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a donc tenu à publier sur son site un point d’information. Elle y rappelle les indications de prescription de l’aripiprazole (traitement de la schizophrénie et des épisodes maniaques modérés à sévères) et précise que « la sécurité et l’efficacité de l’ariprazole dans les troubles autistiques n’ont pas été établies et notamment chez les patients de moins de 18 ans. » L’Agence souligne que le suicide et les comportements suicidaires sont bien des effets identifiés et mentionnés dans la notice. Elle ajoute que ces effets indésirables requièrent « une surveillance rapprochée des patients à risque. »

Au niveau international et depuis le début de la commercialisation de la molécule en 2002, 7 cas de suicide et 137 comportements suicidaires ont été recensés chez des enfants et adolescents (3-17 ans).

Source : Ansm

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