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Alpes-Maritimes : début du procès des bébés échangés en 1994

Publié le par Christine Diego

Il y a 20 ans, des bébés ont été involontairement échangés dans une clinique de Cannes. Aujourd’hui, c’est devant la justice que les deux familles demandent réparation…

Deux familles ont vécu avec l’enfant de l’autre sans le savoir pendant dix ans. L’affaire est jugée aujourd’hui par le tribunal de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Sophie Serrano, mère de trois enfants, a porté plainte contre la clinique, où, en 1994, sa fille aînée a été échangée avec un autre bébé à leur naissance. Les deux familles sont aujourd’hui unies dans la procédure pour réclamer des dommages et intérêts de plusieurs millions d’euros à l’ancienne maternité cannoise, fermée depuis. C’est le compagnon de Sophie Serrano qui aurait eu des doutes au fur et à mesure que leur fille grandissait. Le teint un peu plus mat, des traits physiques différents… après un test de paternité en 2004, le résultat est sans appel : la fillette, âgée alors de 10 ans, n’a aucun lien biologique avec ses parents. L’enquête menée par la gendarmerie confirme les dysfonctionnements de la clinique et l’inversion des bébés au cours d'un traitement contre la jaunisse, affection banale pourtant chez les nouveau-nés. A l’époque, des doutes ont traversé l'esprit de Sophie Serrano, quand elle récupère sa fille qui a « plus de cheveux qu'avant et une peau plus mate ». Depuis, les enquêteurs ont également  retrouvé l'enfant biologique de Sophie Serrano, devenue Mathilde. Elle vit aussi dans les Alpes-Maritimes. Depuis 2004, les deux familles connaissent chacune leur fille biologique. Mais les relations sont aujourd'hui complètement coupées. « Je ne vois plus ma fille biologique, regrette amèrement Sophie Serrano. Les différences sociales, éducatives et culturelles, en plus de la douleur et de notre rivalité inconsciente, ont eu raison de nos relations », avoue-t-elle à la presse locale. Et pour ces deux familles, procéder à un nouvel échange est aujourd’hui affectivement impensable. Le tribunal de Grasse jugera cette affaire incroyable au civil. La clinique, deux pédiatres, deux médecins accoucheurs et l’auxiliaire puéricultrice qui avait 43 ans à l’époque sont attendus devant le tribunal pour expliquer leur acte qui remonte à 20 ans…

Sources : Le Parisien et Nice Matin