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Allaitement : les autorités sanitaires dénoncent l’absence de loi contre les lobbies industriels.

Publié le par Hélène Bour

Dans un rapport rendu public du 9 mai, plusieurs organisations sanitaires dont l’OMS dénoncent le manque, voire l’absence de loi pour contrer la promotion des marques de laits de substitution, néfaste  à l’allaitement maternel.

Difficile de vanter l’importance et les bénéfices de l’allaitement maternel dans un monde où les lobbies de l’industrie des laits infantiles sont si puissants et pas assez contrôlés. C’est le constat que font dans un rapport plusieurs organisations sanitaires, à savoir l’Organisation Mondiale de la Santé, l’UNICEF, ainsi que le réseau international d’action sur l’alimentation infantile (IBFAN). Ils soulignent que l’absence de loi dans la plupart des pays pour contrer les lobbies des laits de substitution détruit les efforts de promotion de l’allaitement maternel.

« Il y a encore trop d'endroits où les mères sont inondées d'informations erronées et tendancieuses par le biais de la publicité et d'affirmations non fondées concernant la santé », a ainsi déploré Francesco Branca, chef du département de l’OMS “Nutrition pour la santé et le développement”. Or, ces informations erronées peuvent « saper la confiance des parents à l'égard de l'allaitement, avec pour conséquence, le fait que trop d'enfants ne profitent pas de ses nombreux avantages », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Seuls 39 pays sur 194 légifèrent contre les industriels

Selon l’état des lieux effectué par l’OMS, sur les 194 pays analysés, « 135 disposent d’une forme d’instrument juridique liée au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et aux résolutions qui en découlent adoptées ultérieurement par l’Assemblée mondiale de la santé. » Néanmoins, seuls 39 de ces 194 pays possèdent des lois qui intègrent concrètement ce Code. Ce dernier recommande par exemple d’interdire toute forme de publicité et la distribution d’échantillons de laits de substitution, l’interdiction pour les marques de revendiquer des bénéfices santé ou encore l’obligation d’informer le consommateur sur la supériorité du lait maternel. En conséquence, le marché des substituts de lait maternel va bon train, avec 45 milliards de dollars américains de ventes annuelles mondiales et une augmentation de plus de 55 % des ventes prévues d’ici à 2019 (soit 70 milliards de dollars).

L’OMS et l’UNICEF recommandent l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois du bébé. Mais à l’heure actuelle, seul un enfant sur trois est nourri au sein durant cette période dans le monde, la faute au poids des lobbies industriels, mais aussi à la reprise du travail qui compromet l’allaitement.