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Violences obstétricales : la tribune d’une sage-femme pour plus de compassion lors de l’accouchement

Publié le par Hélène Bour

“Aucune femme ne devrait être giflée pour avoir hurlé en accouchant” Tel est le titre édifiant qu’une sage-femme a choisi pour la tribune qu’elle a publiée dans un journal britannique. Elle tire la sonnette d’alarme sur un phénomène d’ampleur mondiale.

Dans les colonnes du journal britannique “The Guardian”, Ann Yates, une sage-femme ayant exercé plus de 40 ans à l’international, a publié une tribune poignante pour dénoncer les violences obstétricales encore subies par les femmes qui accouchent à travers le monde.

Elle rappelle que les soins respectueux relatifs à la maternité sont un droit humain universel, et que pourtant, de nombreuses femmes de par le monde sont encore soumises à des violences obstétricales physiques ou verbales de la part du corps médical. Témoin de ces violences, la sage-femme par ailleurs membre de la Confédération internationale des sages-femmes, se remémore notamment le cas d’une jeune femme qu’un membre du personnel médical avait giflé parce qu’elle criait de douleur. Un autre lui a crié qu’elle faisait mal aux oreilles de tout le monde.

Cette expérience n’est malheureusement pas unique. Il est de plus en plus évident que le manque de respect et les abus en matière de soins de maternité constituent un problème mondial”, déplore la sage-femme, citant notamment une étude du journal “The Lancet” dans quatre pays (Ghana, Guinée, Birmanie et Nigeria) ayant révélé qu’une femme sur trois avait subi des violences lors de son accouchement.

Et malheureusement, comme le souligne Ann Yates, le problème ne se limite pas aux pays en développement, comme l’attestent d’ailleurs les nombreux témoignages publiés ces derniers temps sur les réseaux sociaux en France.

Les soins de santé maternels compatissants et centrés sur la femme doivent devenir la norme internationale”, estime la sage-femme. Celle-ci cite par ailleurs les principaux facteurs responsables de ce mauvais traitement : “systèmes de santé sous-financés, travailleurs surmenés et sous-payés, personnel de santé insuffisamment formé, politiques hospitalières restrictives, peur des litiges et politiques non fondées sur des preuves”.

Aussi appelle-t-elle, ainsi que la Confédération internationale des sages-femmes (ICM en anglais) dont elle est membre, à ce que les ministres de la Santé et les directeurs des hôpitaux du monde entier prennent enfin de réelles mesures pour une prise en charge plus respectueuse de l’accouchement.

“L’ICM appelle l’Organisation mondiale de la santé, ONU Femmes et d’autres parties prenantes mondiales, à mettre en place un conseil et un cadre de protection de la maternité respectueux, dans lesquels les pays sont soumis à une enquête et évalués en fonction du traitement réservé aux femmes enceintes lors de l’accouchement”, a-t-elle encore martelé, espérant que les choses évoluent rapidement.

Source : The Guardian

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