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Un lien entre naissance prématurée et le microbiome vaginal de la mère ?

Publié le par Alexandra Bresson

Selon une étude récente, certaines caractéristiques du microbiome vaginal des femmes enceintes peuvent être en mesure de prédire leur risque de naissance prématurée. Si cette découverte est confirmée, elle permettrait aux médecins de surveiller de plus près les femmes dont les bactéries suggèrent qu'elles courent ce risque d'accoucher prématurément.

Le microbiote se définit comme un ensemble des bactéries, virus et levures vivant dans un milieu déterminé. Le microbiote intestinal est par exemple composé d’environ 100 000 milliards de micro-organismes mais il en existe d'autres types selon les surfaces colonisées : le microbiote cutané, le microbiote urinaire, le microbiote respiratoire, le microbiote ORL ou encore le microbiote vaginal. C'est à ce dernier que se sont intéressés des chercheurs du Bakar Computational Health Sciences Institute dont l'étude parue dans Frontiers in Microbiology affirme que les femmes enceintes qui accouchent prématurément sont plus susceptibles d'avoir une communauté diversifiée de bactéries vaginales.

Leurs résultats révèlent que des bactéries spécifiques peuvent favoriser un accouchement prématuré, ce qui signifie que certaines femmes seraient plus à risque. La différence la plus significative a été observée lors du premier trimestre de grossesse. « Nous montrons un lien entre une diversité microbienne vaginale plus élevée et un risque de naissance prématurée.», explique le Pr Marina Sirota, qui a participé à l'étude. « Outre le fait de confirmer que plusieurs types de bactéries sont connues pour être associées à une naissance prématurée, nous en avons identifié de nouvelles. Nos résultats mettent en lumière l'implication du microbiome vaginal et de bactéries spécifiques dans ce processus. »

« De nouvelles façons d'identifier les femmes à risque sont nécessaires »

Une découverte qui son importance puisqu'elle permettrait de déterminer les femmes à risque grâce à un simple test effectué au cours du premier trimestre de grossesse, et donc de réduire les taux de naissances prématurées dans le monde. Les chercheurs ont effectué une méta-analyse de cinq études différentes qui comprenaient des données sur le microbiome vaginal et ont ensuite classé les échantillons récoltés (3 201 échantillons issus de 415 femmes) par trimestre. Ceux prélevés de la 9e à la 13e semaine de gestation correspondaient au premier trimestre, ceux de la 14e et la 25e semaine au deuxième trimestre, et ceux de la 26e à la 36e semaine au troisième trimestre.

Ils ont découvert que les femmes qui avaient accouché avant terme avaient une composition plus variée de leur microbiome vaginal. Plus précisément, le risque de naissance prématurée était associé à des genres de bactéries spécifiques, notamment « Olsenella » et « Clostridium sensu stricto », qui n'avaient jamais été mises en avant auparavant. Il a également été constaté que si une abondance de bactéries de type « Lactobacillus » était associée à une naissance à terme, des résultats qui se sont révélés similaires à ceux de précédentes études, un manque de cette bactérie combinée à la présence de ces autres bactéries pourrait faire office de biomarqueur pour prédire le risque de naissance prématurée.

Selon l'Inserm, un enfant est considéré comme prématuré s’il naît avant 8 mois et demi de grossesse. Le développement de ces enfants et de leurs organes étant interrompu in utero (cerveau, poumons, tube digestif…), ces derniers sont donc plus susceptibles de présenter des complications. Bien qu'il existe de nombreux facteurs de risque, tels que l'hypertension artérielle, la cause exacte n'est pas toujours comprise. « Pour la plupart de ces naissances, nous ne savons pas pourquoi les femmes ont accouché plus tôt et malheureusement, le nombre limité de thérapies n'est souvent pas efficace. De nouvelles façons d'identifier les femmes à risque sont absolument nécessaires. », concluent les chercheurs.

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