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Quelles sont les conséquences méconnues de l’accouchement sur les femmes ?

Publié le par Véronique Bertrand

Après l’accouchement, certaines femmes peuvent souffrir du syndrome de stress post-traumatique. A quoi est-il dû ? Comment se manifeste-t-il ?

Accoucher n’est pas une mince affaire, même si l’on a recours à une anesthésie péridurale. Que les hommes s’en souviennent ! Bien que la naissance de son enfant soit un moment merveilleux malgré les désagréments et douleurs de l’accouchement, certaines femmes peuvent avoir des émotions et des pensées négatives.

Le syndrome de stress post-traumatique : quelles causes ?

Le syndrome de stress post-traumatique peut être déclenché par de nombreux facteurs : une épisiotomie, une césarienne réalisée en urgence, une détresse fœtale, une mauvaise relation avec la sage-femme, le médecin accoucheur, des violences obstétricales« Ces complications sont largement sous-estimées, insuffisamment reconnues et déclarées » préviennent les auteurs de l’étude parue dans la rue scientifique The Lancet.

30 % des femmes ont des problèmes de santé post-accouchement !

L’Organisation mondiale de la santé précise que, dans le monde, ce sont environ 40 millions de femmes, soient 30 %, qui souffrent de problèmes de santé post-accouchement. Quelles sont les pathologies les plus souvent rencontrées ?

  • 35 % des femmes souffrent de dyspareunie. Il s’agit de douleurs ressenties pendant et après les rapports sexuels. La dyspareunie peut se traiter de diverses manières : des exercices de relaxation vaginale, l’utilisation de dilatateurs ou par une thérapie comportementale.
  • 32 % souffrent de lombalgies. La plupart du temps, ces lombalgies disparaissent dans les 3 mois qui suivent l’accouchement.
  • Entre 8 et 31 % souffrent d’incontinence urinaire, d’où la nécessité de bien se rendre chez le kinésithérapeute pour effectuer des séances de rééducation périnéale à partir de 8 semaines de post-partum. La rééducation peut être manuelle, par biofeedback, par électrostimulation.
  • Entre 9 et 24 % souffrent d’anxiété. Cette anxiété peut être due aux modifications hormonales. Mais si elle perdure, il faut consulter sans attendre afin de déterminer s’il ne s’agit pas d’un trouble de l’adaptation.
  • 19 % des femmes venant d’accoucher souffrent d’incontinence anale. Cette dernière peut faire suite à un accouchement par voie basse, à l’utilisation de forceps durant l’accouchement. Cette incontinence anale se traite par une régularisation du transit, une rééducation rectale par biofeedback.
  • 11 % à 24 % des jeunes accouchées souffrent de dépression. Elle apparaît dans les semaines voire les mois qui suivent l’accouchement. Elle n’a rien à voir avec le baby blues qui ne durent que quelques jours. La dépression post-partum se manifeste par une fatigue intense, des pleurs, des difficultés à gérer son bébé, une irritabilité… Elle nécessite un suivi médical et thérapeutique.
  • Les douleurs périnéales sont présentes chez 11 % des femmes. Cet état est, en général, de courte durée.
  • 11 % des femmes souffrent d’infertilité secondaire. Elle peut être due à une anomalie du profil hormonal, une absence d’ovulation en raison d’un stress, d’un problème de poids, d’une hyperprolactinémie, une lésion des trompes de Fallope, une anomalie du col de l’utérus…

Pour toutes ces raisons, les auteurs de l’étude préconisent “des soins de bonne qualité à la naissance, des évaluations cliniques systématiques, un dépistage en post-partum pour identifier celles qui sont à risque et une prise en charge rapide.