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Perte précoce des eaux : pas d’urgence à déclencher le travail, indique une étude

Publié le par Hélène Bour

La majorité des femmes enceintes ayant perdu les eaux précocement, avant le début des contractions, peuvent accoucher de façon naturelle sans déclenchement, indique une nouvelle étude scientifique. Les chercheurs précisent le nombre d’heures que l’on peut laisser sans risque entre perte des eaux et déclenchement de l’accouchement.

Bien souvent, lorsqu’une femme enceinte perd les eaux mais que le travail ne débute pas spontanément dans les minutes ou les heures qui suivent, celui-ci est induit, et l’accouchement est déclenché artificiellement.

Une procédure un peu trop précautionneuse selon une nouvelle étude, menée par une équipe de l’Université du Michigan (États-Unis) et parue ce 1er mars dans le “Journal of Obstetric, Gynecologic & Neonatal Nursing”. En réalité, il est possible de laisser plusieurs heures entre la perte des eaux et le déclenchement du travail, estiment les auteurs de l’étude, sans pour autant augmenter les risques pour la santé du bébé ou de sa mère.

Les chercheurs ont ici suivi 2 357 femmes prises en charge par une équipe de sages-femmes entre janvier 2016 et décembre 2018. Chez 281 femmes (soit 12% de l’échantillon), la poche des eaux s’est rompue avant le début du travail. Parmi celles-ci, 150 (soit 53%) ont choisi d’attendre que le travail d'accouchement débute, à leur domicile, tandis que 102 femmes (36%) ont été prises en charge à l’hôpital. 21 femmes (7,5%) y ont été admises en vue d’un déclenchement immédiat, et 8 (soit 3% de l’échantillon) ont été admises pour une césarienne immédiate.

Parmi les 150 femmes enceintes qui ont choisi d’attendre à la maison, la majorité (65%) ont accouché de façon naturelle, sans avoir besoin de déclenchement. Les taux d’infection materno-fœtale étaient semblables entre tous les groupes de femmes ayant eu une rupture précoce des membranes, autrement dit une perte des eaux ayant eu lieu avant les premières contractions.

Si le travail d’accouchement est induit relativement peu de temps après la perte des eaux, c’est que le risque d’infection augmente à mesure que le temps passe entre la perte du liquide amniotique et les premières contractions. Le risque est majoré si la future maman est porteuse du streptocoque B dans sa flore vaginale. En France, un examen est systématiquement réalisé pour le savoir, entre 34 et 38 semaines d'aménorrhée. Si cette bactérie est naturellement présente dans la flore vaginale de la patiente, le délai doit être plus court entre perte des eaux et déclenchement, et des antibiotiques doivent être administrés durant le travail.

Malgré tout, le déclenchement du travail d’accouchement doit être décidé en concertation avec la patiente, soulignent les auteurs de l’étude. Ils estiment que les “délais acceptables” pour attendre à domicile que le travail débute peuvent s’étendre jusqu’à 24 heures pour les femmes non porteuses du streptocoque B, et jusqu'à 12 heures pour celles qui en sont porteuses.

Source : MedicalXpress

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