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Péridurale : un antidouleur permettrait de réduire son recours de moitié

Publié le par Hélène Bour

Un médicament antidouleur injecté par voie intraveineuse permettrait de réduire de moitié le recours à l’anesthésie péridurale lors d’un accouchement, révèle une nouvelle étude. Le détail.

Lors d’un accouchement, une femme a le choix entre plusieurs options afin de réduire la douleur. Si la péridurale est la plus connue, et la plus utilisée, elle n’est pas la seule et comporte des effets indésirables, notamment lorsqu’elle est mal dosée.

L’une des options est l’injection, généralement par voie intramusculaire, de péthidine, un morphinique parfois encore appelé mépéridine. Si le médicament d’origine n’est plus commercialisé en France, son générique l’est encore. Une péridurale peut être réalisée à la suite si la future maman le souhaite.

Mais cet antidouleur ne serait pas le plus approprié, puisqu’il existerait, selon une nouvelle étude scientifique parue dans la revue ‘The Lancet’, un autre antidouleur qui aurait pour effet de diminuer le recours à la péridurale à la suite de son injection. Il s’agit du rémifentanil, un dérivé du fentanyl, déjà connu mais peu utilisé.

Portant sur 401 femmes, l’étude a donc consisté ici à comparer les deux antidouleurs, d’un côté la péthidine par voie intramusculaire pour 200 femmes, de l’autre le rémifentanil, par voie intraveineuse pour les 201 autres femmes.

Verdict : à la fin de l’accouchement, il s’est avéré que seules 19% des femmes du groupe rémifentanil avaient reçu une péridurale, contre 41% des femmes du groupe de péthidine.

L'auteur principal de l’étude, le Dr Matthew Wilson, de l'Université de Sheffield, a déclaré que les conclusions de l'étude « [remettaient] en question l'utilisation systématique de la péthidine pour soulager la douleur pendant le travail. Des études antérieures ont montré qu'au moins une femme sur trois ayant reçu de la péthidine pour gérer la douleur pendant le travail nécessitaient ensuite une péridurale, car le médicament n'est pas toujours efficace. Il a aussi des effets secondaires indésirables, tels que la sédation et la nausée pour la mère, et il peut passer dans le sang du bébé à travers le placenta », souligne le chercheur. A l’inverse, « le rémifentanil a réduit de moitié la nécessité d'une péridurale et il n'y a eu aucun problème durable pour les mères et les bébés dans notre étude, bien que les effets du rémifentanil sur les taux d'oxygène maternels doivent être clarifiés dans d'autres études », ajoute le scientifique.

Selon un document du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (daté de 2007), « le meilleur analgésique intraveineux pour le travail obstétrical doit avoir un délai et une durée d'action rapides, sans accumulation, quelle que soit la durée d'utilisation. Le rémifentanil remplit ce cahier des charges, même si son utilisation ne semble pas aussi simple qu’il n’y paraît en dehors des études de recherche clinique. »

D’autres études devront donc appuyer cette nouvelle recherche pour que la prise en charge de la douleur pendant l’accouchement évolue en faveur du rémifentanil.

Source : The Telegraph

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