Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Le mucus cervical peut révéler un risque d'accouchement prématuré

Publié le par Alexandra Bresson

En regardant de près la composition de la glaire cervicale chez les femmes enceintes, il serait possible de déterminer bien en amont les risques d'accouchement prématuré. Un test de dépistage permettrait ainsi de prévenir les dangers qui y sont liés pour l'enfant à naître.

Un enfant est considéré comme prématuré s’il naît avant 8 mois et demi de grossesse (37 semaines d’aménorrhée). Selon l'Inserm*, l’hypertension maternelle sévère représente environ 20% des motifs d’accouchement avant 32 semaines de grossesse, et parmi les autres causes possibles figurent les infections génito-urinaires ou généralisées, des anomalies de l’utérus et du placenta, ou encore le diabète maternel. Si le suivi médical pendant la grossesse permet de dépister les complications susceptibles de conduire à un accouchement prématuré, des chercheurs ont découvert un véritable marqueur capable de prédire cette situation à risques pour l'enfant.

Leur approche inédite consiste à analyser les propriétés du mucus cervical de la mère. Les chercheurs ont en effet constaté que le mucus cervical des femmes qui ont prématurément donné naissance à leur bébé était très différent de celui des femmes qui ont accouché au terme. Une analyse qui pourrait offrir un moyen simple de calculer le risque de travail précoce, et donc de permettre aux médecins d'intervenir le plus tôt possible pour éviter le décès de l'enfant. « Nous pourrions être en mesure d'identifier le risque de naissance prématurée avant le début du travail. », a déclaré Katharina Ribbeck, auteur principal de l'étude. « Les outils actuels de diagnostic sont manquants. »

Les femmes concernées plus vulnérables aux infections

Les chercheurs ont découvert que certaines naissances précoces sont causées par des infections qui se produisent lorsque les microbes atteignent l'utérus à travers le bouchon muqueux, constitué de mucus, et censé bloquer l'accès à l'utérus. Dans une précédente étude, ils avaient déjà constaté que le mucus cervical, appelé glaire cervicale, chez les femmes enceintes présentant un risque élevé de travail prématuré était plus faible et plus élastique que celui des femmes enceintes à faible risque. Lors de cette nouvelle étude, ils ont mis à jour le fait qu'il existe aussi une différence dans la porosité, la perméabilité et l'adhésivité du mucus entre les femmes à risque et celles qui le sont moins.

« Cela suggère que le mucus cervical chez les femmes à risque, pour des raisons inconnues, peut être plus susceptible d'être envahi par des microbes potentiellement nuisibles, ce qui rend plus probable le fait que ces femmes subissent une infection qui mène à une naissance prématurée », ajoute Katharina Ribbeck. En outre, le mucus altéré serait moins capable de conserver des composants utiles du système immunitaire de la mère tels que des anticorps, essentiel pour lutter contre les infections. Les chercheurs estiment qu'un dépistage pourrait être effectué au début de la grossesse, dans le cadre d'un examen de routine. Mais ils soulignent que ce test déterminerait le risque d'infection, mais pas d'autres causes potentielles d'accouchement précoce.

Sujets associés