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#Jesuismaltraitante : le cri d’alerte de la sage-femme Anna Roy (Les maternelles) pour une naissance respectée

Publié le par Hélène Bour

La sage-femme Anna Roy, chroniqueuse dans La Maison des maternelles, a lancé un cri d’alerte pour réclamer de meilleures conditions d’accouchement en France. Elle dénonce une “maltraitance institutionnalisée”. Son appel a donné lieu à une pétition.

Anna Roy, sage-femme libérale et ancienne sage-femme hospitalière, autrice du podcast Europe 1 Studio "Sage-Meuf" et chroniqueuse à la Maison des maternelles sur France 4, a récemment poussé un véritable coup de gueule. Sur le plateau de l’émission de France 4 ainsi que sur Instagram, la sage-femme dénonce des conditions d’exercice de la profession si déplorables qu’elles conduisent à de la maltraitance. Elle accompagne son ras-le-bol d’un hashtag fort : #jesuismaltraitante.

Avec beaucoup de franchise, elle raconte comment elle a, elle-même, sans le vouloir maltraité des patientes, parce qu’elle devait s’occuper d’autres femmes enceintes en même temps. Césarienne d’urgence, forceps par-ci, péridurale par-là… Les sages-femmes “jonglent” en permanence avec plusieurs patientes à suivre et à prendre en charge en même temps. Une situation qui conduit inévitablement à des manquements, à une prise en charge inadéquate, imparfaite, voire à des violences obstétricales. “C'est parce que j'aime ma profession au-delà de toute raison que je ne veux plus de conditions de travail dégradées. Je ne veux plus entendre des femmes me dire ce qu'elles ont parfois subi. Il faut que les femmes, les bébés et leurs familles aient toujours et en tous lieux le respect qu'ils méritent”, indique Anna Roy en commentaire d’une vidéo publiée sur son compte Instagram (ci-dessous).

Dans son dernier podcast “Sage-Meuf” d’Europe 1 Studio, la sage-femme a donné la parole à Adrien Gantois, actuel président du Collège national des sages-femmes. Il a alors raconté ce jour où il avait été contraint de laisser une femme seule accoucher de son enfant mort, dans le cadre d’une interruption médicale de grossesse, parce qu’il devait s’occuper d’autres patientes.

Sur Instagram(voir ci-dessous), Anna Roy raconte avoir, elle-même, vécu une terrible situation, et laissé plusieurs femmes enceintes livrées à elles-mêmes parce qu’elle devait traiter une autre urgence. Elle réclame ce qu’on appelle le “one to one” outre-Manche : une femme pour une sage-femme. Que chaque femme enceinte puisse être accompagnée d’une sage-femme en permanence en salle de naissance.

Rappelant que “la naissance est un acte fondateur, de sa propre existence mais aussi de toute société humaine”, Anna Roy avoue rêver d’autre chose pour les naissances en France : “Je rêve d'un Grenelle de la naissance. Je rêve d'une sage-femme par femme en salle d'accouchement, je rêve d'ouvertures de maternités, de maisons de naissance, je rêve que les femmes accouchent où elles veulent y compris chez elles, je rêve d'un suivi sage-femme post natal plus long, je rêve d'un congé maternité de 6 mois renouvelable, oui je rêve ! J'ai l'âge pour ! Et il arrive que les rêves se transforment en lois”, écrit-elle.

Une pétition adressée au ministre de la Santé Olivier Véran a été publiée suite au cri du cœur d’Anna Roy. A l’heure où nous écrivons ces lignes, elle compte plus de 9 900 signatures.

Source : Change.org

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