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Grossesse : une étude sur le dépassement du terme arrêtée suite à des décès

Publié le par Hélène Bour

En Suède, une étude scientifique cherchant à étudier le dépassement de terme de la grossesse a dû être arrêtée suite à la survenue de six décès de bébés à la naissance. Le point.

Actuellement, il n’existe aucun consensus international quant à la procédure médicale à suivre en cas de dépassement de terme. Certains pays comme le Royaume-Uni préfèrent prendre le risque d’attendre une à plusieurs semaines, tandis que d’autres préfèrent déclencher l’accouchement, de peur que le placenta, trop “vieux”, ne joue plus son rôle de barrière.

En France, les gynécologues-obstétriciens parlent de grossesse qui se prolonge au-delà de 41 semaines d'aménorrhée (SA), et de dépassement de terme au-delà de 42 SA (calcul depuis le 1er jour des dernières règles). Et le corps médical est plutôt en faveur du déclenchement, au nom du principe de précaution.

Pour tenter de déterminer quand la balance bénéfices-risques penche pour le déclenchement, des chercheurs suédois avaient entrepris une étude scientifique sur un grand nombre de femmes, pour que l’étude soit statistiquement significative. Dirigée par l’hôpital universitaire Sahlgrenska de Göteborg, l'étude suédoise incluait 10 000 femmes suivies au sein de 14 hôpitaux du pays. Les femmes enceintes dans leur 40e semaine d'aménorrhée ont été invitées à participer à l’étude et réparties de façon aléatoire dans deux groupes, avec un déclenchement de l’accouchement à 42 Sa ou 43 SA, à moins que celui-ci ne se produise spontanément.

Malheureusement, tout ne s’est pas déroulé pour le mieux, puisque six morti-naissances ont eu lieu dans le groupe des femmes enceintes déclenchées au début de la 43e SA. Aucun décès n’a été à déplorer dans le groupe déclenché à 42 SA.

Notre conviction, c’est qu'il n'aurait pas été moralement correct de poursuivre”, ont conclu les chercheurs.

Suite à la publication de ces résultats, plusieurs hôpitaux suédois inclus dans l’étude ont d’ores et déjà revu leur politique en matière de déclenchement d’accouchement, et prévoient désormais de déclencher le travail au plus tard à la fin de la 41e semaine d’aménorrhée. Une organisation caritative suédoise qui soutient les parents ayant perdu un bébé a appelé à un changement immédiat des politiques hospitalières dans tout le pays.

Bien que l’étude n’ait pas été terminée, les chercheurs ainsi que d’autres praticiens en maternité interrogés par “The Guardian” estiment que les résultats sont déjà statistiquement significatifs, et qu’il faut donc les prendre en compte. Cela dit, on ne connaîtra sans doute jamais les risques précis d’un dépassement de terme au-delà de 42-43 SA, car il est peu probable que des chercheurs se lancent à nouveau dans une expérimentation aussi dangereuse.

Source : The Guardian

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