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Des chercheurs développent une application pour déterminer le risque de naissance prématurée

Publié le par Alexandra Bresson

Des scientifiques ont mis au point une application de téléphonie pour aider les professionnels de santé qui s'occupent de femmes enceintes à calculer rapidement la probabilité d'un accouchement précoce, et faire en sorte que les femmes à haut risque ayant besoin de soins spéciaux les reçoivent rapidement. Elle permettrait également au système de santé d'économiser de l'argent en réduisant le nombre de naissances prématurées, qui ne sont pas dénuées de risques de complications.

La durée moyenne normale d’une grossesse est de 40 semaines. Comme l'explique l'Inserm, on considère qu’un enfant naît prématurément avant 37 semaines d’aménorrhée (avant le début du 9e mois de grossesse), la grande prématurité se situant entre 22 semaines (5 mois) et 31-32 semaines (7 mois). Une naissance prématurée peut entraîner des problèmes de santé durables pour la mère et le bébé (immaturité pulmonaire, cardiorespiratoire, digestive...), c'est pourquoi le suivi médical au cours de la grossesse est essentiel pour repérer des situations à risques et dépister des complications susceptibles de conduire à un accouchement prématuré (retard de croissance, hypertension maternelle…).

Depuis plusieurs années, des scientifiques du King's College de Londres travaillent pour trouver le moyen le plus fiable possible de prédire la probabilité qu'une femme enceinte entame un travail prématuré, afin de pouvoir donner les bons soins au bon moment. Ces derniers viennent de créer une application de téléphonie mobile appelée « QUiPP v2 » qui permettra aux médecins de calculer rapidement ce risque. Elle a été conçue pour être utilisée auprès des femmes asymptomatiques à haut risque d'accouchement prématuré et des femmes présentant des symptômes suggérant une activité utérine anormale ou prématurée (par exemple des douleurs abdominales et des contractions).

Un score établit à partir des antécédents cliniques et de résultats d'examens médicaux

L'objectif est double : permettre aux médecins de s'assurer que les femmes qui ont besoin de traitements spéciaux les reçoivent au bon moment, mais aussi les aider à rassurer leurs patientes lorsque leur risque s'avère faible. « Si elles sont identifiées, ces femmes peuvent bénéficier d'une surveillance supplémentaire et / ou de traitements spéciaux visant à empêcher un accouchement précoce et à garantir que les nourrissons aient les meilleures chances de survivre sans problème à long terme. », précisent les chercheurs. L'application fonctionne en se basant sur des facteurs de risque précis tels que les accouchements prématurés antérieurs, les fausses couches tardives ou certains symptômes.

Mais pour produire un score de risque individuel, elle prend également en compte les résultats des tests cliniques qui aident à prédire le risque d'accouchement prématuré, comme le test de détection d'une protéine censée aider à garder le sac amniotique “collé” à la muqueuse de l'utérus appelée fibronectine fœtale, et la mesure de la longueur du col utérin. Par conséquent, l'utilisateur est censé avoir de l'expérience en obstétrique afin de l'utiliser correctement, précise le site Internet de l'application. Puis ce sont les algorithmes incorporés dans celle-ci qui permettent d'établir un score final de 0 à 100, comme le précisent les chercheurs dans la revue “Ultrasound in Obstetrics and Gynecology”.

Si un risque de 0% est cité cela ne signifie pas que la patiente n'a vraiment aucun risque d'accouchement prématuré, mais simplement qu'il est négligeable. « La joie qu'un nouveau-né apporte peut être cruellement opposée à la peur d'un bébé qui naît trop tôt. Le fait de pouvoir identifier les mères à risque de naissance prématurée le plus tôt possible peut aider les cliniciens à intervenir plus tôt, à améliorer la sécurité et, finalement, à sauver des vies. », ajoutent les chercheurs. Ces derniers ont récemment terminé un essai clinique pour évaluer en condition réelle la capacité de l'application QUiPP à améliorer le ciblage approprié des soins, et les résultats sont attendus plus tard cette année.

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