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Césarienne : des médecins y auraient recours par peur de poursuites judiciaires

Publié le par Hélène Bour

La majorité des médecins gynécologues pratiqueraient des césariennes par peur de poursuites judiciaires, suggère une étude irlandaise. Des résultats préoccupants.

Dans la plupart des pays développés, le taux de recours à la césarienne est supérieur à celui recommandé par l’OMS, qui est de 10 à 15 %. Alors, pourquoi un tel recours ? Est-ce par convenance personnelle des femmes ? Par précaution ? Par confort ? Par peur de complications ?

Selon une étude scientifique menée par des chercheurs du Trinity College de Dublin (Irlande), 67 % des médecins qui optent pour un accouchement par césarienne le feraient en réalité par peur de poursuites judiciaires. Effarant, ce résultat a été obtenu après étude de 34 articles scientifiques traitant des attitudes de 90 008 médecins gynécologues et sages-femmes à l’égard de la pratique de la césarienne, entre 1992 et 2016, et au sein de 20 pays du monde.

La plupart des professionnels de santé interrogés ici ont en fait peur d’être poursuivis en justice par la patiente ou par ses proches si l'accouchement par voie basse se passe mal. Mais en réalité, ceux-ci surestimeraient les risques d’un accouchement naturel et sous-estimeraient au contraire les complications liées à la pratique de la césarienne. Certains médecins avanceraient également la peur que la patiente qui accouche par voie basse souffre ensuite d’un prolapsus (ou descente d’organes), ou d’incontinence.

« C'est une grande préoccupation pour les professionnels de la santé, car l'accouchement par voie vaginale est plus sûr et associé à moins de complications », souligne Sunita Panda, auteure de l’étude, à propos du taux trop élevé de césariennes. « Notre recherche donne un aperçu important du “pourquoi” derrière le taux croissant de césariennes. [Celle-ci] a identifié l'influence significative de la peur des litiges sur la décision des médecins de pratiquer des césariennes, quel que soit le milieu hospitalier, l'âge, le sexe, l'expérience professionnelle, les ressources et la culture du système de santé », ajoute-t-elle. La chercheuse précise que la césarienne serait également vue comme “attrayante” car elle permet de contrôler l’avancée du travail là où il faut parfois attendre jour et nuit pour une naissance par voie naturelle.

Pour les auteurs de l’étude, ces travaux sont d’autant plus importants qu’ils permettent d’entrevoir la complexité des différents facteurs qui interviennent dans la décision de déclencher un accouchement par césarienne, afin ensuite d’être en mesure de renverser la tendance.

Source : Daily Mail

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