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Accoucher avec un masque : des femmes témoignent et dénoncent une forme de violence obstétricale

Publié le par Mathilde Saez

Alors que certaines maternités imposent le port du masque pendant l’accouchement pour lutter contre le coronavirus, plusieurs femmes ont livré un témoignage accablant contre cette pratique.

Avec la pandémie de coronavirus actuelle, de nombreuses maternités obligent leurs patientes à porter un masque durant leur accouchement, de leur entrée à l'hôpital, jusque pendant le travail, durant l'expulsion, puis en chambre. Le 8 septembre dernier, le collectif “Stop aux violences obstétricales et gynécologiques” a lancé un appel sur le port du masque pendant l’accouchement avec le hashtag #StopAccouchementMasqué et a recueilli plus de 1000 témoignages.

"Je me souviens avoir eu vraiment envie de vomir après chaque poussée, tellement j’avais du mal à respirer (...) On me parlait tellement de ce moment soi-disant magique. Pour moi, il n’a été que frustration, épuisement et découragement", témoigne une maman. "Je respirais très mal et la prise d’air était très compliquée. J’ai donc eu les ‘cuillères’ pour aider à sortir mon bébé”, raconte une autre. "Hôpital St-Joseph Paris, une femme nous appelle à l’aide car elle accouche masquée et sans son compagnon. Elle suffoque, panique...", témoigne un internaute. A cela s'ajoute souvent l'absence du papa, et les jeunes mamans qui se retrouvent seules avec leur bébé...

Qu'en pensent les médecins ?

Si le collectif s'était déjà attaqué aux conditions d'accouchement depuis le début de l'épidémie, on n'avait peu attendu l'avis des médecins sur le sujet. Et tous ne sont pas d'accord. Le professeur Philippe Deruelle, Secrétaire général du CNGOF, a planché avec un groupe de spécialistes et a fait part de ses premières conclusions auprès du Huffington Post. Il estime ainsi qu'il "ne faut pas recommander le port du masque pour les patientes qui ne sont pas Covid positives ou qui ne présentent pas de symptômes évocateurs. Les professionnels qui le souhaitent peuvent porter un masque FFP2, mais le masque chirurgical suffit à protéger à 85%.” En revanche, "pendant le travail et après l’accouchement, quand la patiente est dans sa chambre, lorsqu’un professionnel de santé entre et que la consultation dure, on peut lui demander de porter un masque”.

De son côté, Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des Gynécologues et Obstétriciens français (Syngof) reconnaît que "le port du masque est très malcommode pendant le travail”. Pour y remédier, il est partisan de tester systématiquement chaque femme et son accompagnant dans les jours qui précèdent l’accouchement en mettant en place des accès prioritaires aux laboratoires d’analyses médicales. Il refuse en revanche de parler de violences obstétricales concernant le port du masque. Un terme que n'hésite pourtant pas à employer Adrien Gantois, président du CNSF. "C’est choquant d’obliger des gens à porter un masque pendant l’expulsion. Il faut donner toute la liberté à chaque femme de vivre son accouchement. Ne pas donner la possibilité aux patients de vivre un accouchement respecté, c’est une violence obstétricale", déclare-t-il au Huffington Post. 

En attendant des consignes claires, chaque maternité met en place son propre protocole. Si vous devez accoucher dans les prochains mois, n'hésitez pas à en parler dès à présent avec votre futur établissement afin de vous préparer et de savoir à quoi vous attendre le jour j.

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