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Accouchement : le bien-être des mères amélioré si les pères restent à la maison quand ils le souhaitent

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude souligne, d'après l'exemple d'une mesure politique suédoise, que la présence du père à domicile si besoin est, dans le mois qui suit l'accouchement, peut avoir des conséquences importantes sur la santé physique et mentale de la mère.

Alors que le débat sur l'allongement du congé paternité en France est en suspens, une nouvelle étude menée par des chercheurs du centre médical de l'Université Stanford montre à quel point ce changement serait plus que bénéfique pour les nouvelles mères. Leurs travaux indiquent en effet que le fait de donner aux pères la possibilité de s'absenter de leur travail durant les semaines qui suivent la naissance de leurs enfants améliore la santé post-partum et le bien-être mental de celles-ci. Pour en venir à cette conclusion, les scientifiques ont pris un exemple concret, celui d’une réforme menée en Suède et datant de 2012 introduisant davantage de flexibilité dans le système de congé parental.

Cette mesure a supprimé une restriction préalable empêchant le père et la mère de l'enfant de prendre un congé payé en même temps. Elle a aussi autorisé les pères à utiliser jusqu'à 30 jours de congé payé de manière intermittente dans l'année suivant la naissance de l'enfant, alors que les mères étaient encore en congé. Selon les chercheurs, ce changement de politique a eu des avantages évidents pour la santé de la mère, comme une réduction des complications liées à l'accouchement et de l'anxiété post-partum. « Une partie de la discussion sur la manière de soutenir les mères concerne la possibilité pour elles de prendre un congé, mais nous ne pensons pas à l'autre partie de l'équation, les pères. », expliquent-ils.

« Décider au jour le jour quand le père doit rester à la maison »

Parmi les principales conclusions sur les effets bénéfiques de la réforme, le fait que 14% moins de femmes ont eu besoin d’être admises à l’hôpital pour des complications liées à l’accouchement, telles que la mammite ou d’autres infections, au cours des six mois qui ont suivi l’accouchement. Les femmes étaient par ailleurs moins susceptibles à hauteur de 11% d'obtenir une prescription d'antibiotiques au cours des six premiers mois de vie de leur bébé. Les chercheurs ont également constaté une baisse globale de 26% de la probabilité pour elles d'avoir recours à des anxiolytiques pendant cette période, les réductions de prescriptions étant plus prononcées au cours des trois premiers mois.

Enfin, leur étude a révélé que du côté des pères, ces derniers n'utilisaient en moyenne que quelques jours de congé payé à la suite de cette réforme, soit bien moins que le maximum autorisé de 30 jours. Ce qui souligne à quel point ces quelques jours de soutien supplémentaires, ne serait-ce que deux jours de présence en plus au sein du foyer, peuvent représenter une différence importante pour les femmes. « La clé ici est que les familles ont la possibilité de décider, au jour le jour, quand le père va rester à la maison. Si la mère présente des symptômes de mammite pendant l'allaitement, le père peut s'absenter du travail pendant un ou deux jours afin qu'elle puisse se reposer. », ajoutent les chercheurs.

Ces derniers concluent sur le fait que ce sont ces simples petites aides qui peuvent permettre d'éviter aux mères certaines infections et leurs complications, de même que le recours aux antibiotiques, et de limiter le risque de « baby-blues ». En France, la durée du congé de paternité est fixée à 11 jours calendaires consécutifs, celui-ci, optionnel, peut succéder au congé de naissance de 3 jours ou être pris séparément. Outre le débat concernant sa durée, se pose aussi la question de le rendre obligatoire. En 2018, un rapport de l'Igas commandé par le Premier ministre Edouard Philippe révélait que sept pères sur 10 le prenaient en totalité, et recommandait de porter ce congé à trois, voire quatre semaines.

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