Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

A cause de la fermeture d'une maternité, une maman obligée d'accoucher dans sa voiture !

Publié le par Véronique Bertrand

De plus en plus de maternités ferment les unes après les autres. Résultat, cet été, une maman n'a pas eu le temps d'atteindre la maternité située à une heure de route de chez elle. L'accouchement a eu lieu dans la voiture, peu de temps avant d'arriver à l'hôpital. 

Les derniers chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Dress) montre qu'en 1995 la France comptait 816 maternités et qu'elle n'en avait plus que 478 en 2020, ce qui correspond à une baisse de 42 %. Ce sont les petites maternités de proximité qui ont fermé. Ces dernières mettent au monde moins de 1 000 bébés par an. Ce qui entraîne des déserts obstétricaux dans de plus en plus de régions. 

Une femme enceinte habitant à Mandagout, un village de l'arrière-pays dans le Gard, aurait dû accoucher à la maternité de Ganges. Mais cette dernière n'accueille plus les accouchements depuis 2022 comme l'explique France 3 Occitanie. La raison : trois départs de gynécologues-obstétriciens. Aucun remplaçant n'a été trouvé. Pour les futures mamans, accoucher relève du parcours du combattant. Les futurs mères habitant le nord de l'Hérault n'ont plus que deux possibilités pour accoucher : se rendre à Nîmes ou à Montpellier, soit une distance d'au moins 50 km. Ce qui ne garantit pas d'arriver à temps pour accoucher. C'est la mésaventure qu'ont connu Audrey et Maël en août dernier. La jeune femme était enceinte de son 3ème enfant et tout ne s'est pas passé comme prévu. 

« J'ai perdu les eaux dans la voiture »

Le 10 août dernier, le troisième enfant avait décidé de pointer le bout de son nez. Audrey et Maël sont partis en voiture destination Montpellier pour l'accouchement. Précautionneux, ils ont emporté avec eux une couverture de survie et des pansements. Ils ont eu raison ! Car comme l'a expliqué Audrey à France 3 régions : « J'ai perdu les eaux sur la première poussée dans la voiture et les événements se sont enchaînés : on sent que ça arrive, on s'imagine pouvoir retenir la force de la nature mais ce n'est pas possible ! Donc, on sent bien que ça va se passer là, sous notre propre responsabilité, et pas avec l'appui d'une équipe médicale. »

Bien que Maël, le futur papa, ait expliqué avoir foncé, les futurs parents ne sont pas arrivés à temps à la maternité de Montpellier. Leur bébé est né 10 minutes avant. Une petite fille prénommée Zélia. 

« Etre accompagné par une équipe médicale, c'est le minimum ! »

Le papa explique : « J'ai choisi de foncer mais la petite est arrivée. Elle est sortie facilement, je l'ai juste réceptionnée et on l'a séchée. Puis, on a tracé et on est arrivé à l'hôpital avec l'enfant qui allait très bien et qui était au sein. Mais il y a des fois où ça ne se passe pas comme ça, des accouchements qui sont plus difficiles que d'autres, et c'est quand même un gros danger ! »

De son côté, Audrey, la maman de Zélia rapporte : « J'avais peur des déchirements et de tout ce qui peut arriver, qu'on ne maîtrise pas et qu'on ne connaît pas lors d'un accouchement. » Heureux d'être père de trois enfants, Maël estime que « être accompagné par une équipe médicale dans ce cas-là, c'est le minimum des choses en France ! »