Le top des prénoms bretons
Les prénoms bretons, mal aimés à l'époqueA l’époque, les Armoricains ne portaient que très rarement des prénoms de leur région. Et pour cause : lorsque la Bretagne devint française au XVIe siècle, le pays n’autorisait que les noms inscrits sur un calendrier unique. Vint ensuite la loi du 1er avril 1803, stipulant que seuls les prénoms des différents calendriers et ceux des personnages connus pouvaient être reçus. On comprend pourquoi les prénoms bretons ont eu tant de mal à se faire un nom. Au milieu du siècle dernier, seuls 3 % des enfants nés en Bretagne portaient un prénom de la région.Autrefois, donner un prénom breton à ses chères têtes blondes relevait donc du parcours du combattant. Jean-Jacques Le Goarnig, père de 12 bambins (Patrig, Katell , Yann , Morgan , Gwendal , Diweza, Sklerijenn, Brann , Adraboran, Garlonn, Gwenn , Maiwenn ), a mené, entre 1946 et 1963, une véritable bataille contre l’administration qui refusait d’inscrire certains de ses enfants. Pour l’Etat français, leurs prénoms bretons étaient illégaux. Résultat : les parents ont été inculpés pour non déclaration d'enfants et privés d’allocations. Quant à leurs chérubins, ils ont été privés d'état civil. L’affaire, portée jusqu'au Conseil de l'Europe, eut un verdict inattendu : on attribua aux enfants une carte d'identité spéciale, cumulant citoyenneté européenne et nationalité bretonne.La renaissance des prénoms bretonsDepuis que la loi française autorise l’inscription de prénoms issus de calendriers locaux, les prénoms bretons sont en plein essor. Dès les années 70, on assiste à la renaissance de ces prénoms. Signe que les parents souhaitent davantage inscrire leurs origines régionales dans l’identité de leur enfant. En 2002, 14 % des bébés bretons portaient un prénom « bien de chez eux ». Maëlys , 20e du top national en 2009, ou encore Maël, s'est propagé dans tout l’Hexagone. Malo , quant à lui, est essentiellement attribué en Bretagne. En revanche, le prénom Mathéo (10e du top national) s'est expatrié dans tous les coins de France, et sa véritable origine est souvent oubliée.