Naissance : combien de prénoms peut-on donner à un enfant ?

Publié par Ann-Patricia Pitois  |  Mis à jour le

En France, attribuer plusieurs prénoms à un enfant est possible, et même courant. Quel est l’intérêt pour l’enfant ? Combien de prénoms peuvent être apposés sur son acte de naissance ? Éléments de réponse.

Donner plus d'un prénom à un enfant n'a rien d'une obligation. Cependant, une circulaire du 28 octobre 2011 relative à l'état civil encourage les parents à en attribuer plusieurs lors de la déclaration de naissance.

Plusieurs prénoms, pour éviter les confusions avec les homonymes

Avoir plus d’un prénom permet en effet d'éviter les confusions avec les homonymes, ce qui peut être source de problèmes avec les administrations (la Caf, la Caisse primaire d'assurance maladie, etc.). Cela présente aussi des avantages pour l’enfant : s’il n’aime pas son prénom ou en préfère un autre, il pourra à sa majorité, s’il le souhaite, changer de prénom usuel (en général le premier de la liste), pour l’un des autres figurant sur sa déclaration de naissance.

Après le prénom usuel, des prénoms hommage ou plus originaux

C’est une tradition ancienne en France : après le premier prénom, celui “du cœur”, figuraient souvent ceux des grands-parents, des parrains et marraines, des tantes, des oncles… Offrir plusieurs prénoms permettait souvent aux parents de rendre hommage à des membres de la famille. Cependant, cet usage tend aujourd’hui à se perdre : de plus en plus de parents restent maintenant sur un choix très personnel pour les prénoms suivants. Désormais, après un prénom classique, les parents auront tendance à choisir, en deuxième place, un petit nom plus original. Seule limite : les prénoms choisis ne doivent pas porter préjudice à l’intérêt de l’enfant, comme le stipule la loi du 8/01/1993.

Aujourd’hui, les deuxième et troisième prénoms ne sont donc plus, le plus souvent, des prénoms “transmis”, mais des prénoms “choisis”. Parfois, le ou les prénoms suivants étaient dans la “short list” des parents, auxquels ils ont finalement préféré celui qui a été placé en première position. Ils reflètent alors les hésitations des parents et témoignent de leur parcours dans le choix du prénom “préféré”, placé en premier.   

Combien de prénoms peut-on offrir à un enfant ?

Il n'y a pas de limites concernant la quantité de prénoms que l'on peut donner. « Le nombre de prénoms qui peuvent être attribués à un même enfant n’a pas été fixé par la loi », rappelle la circulaire du 28 octobre 2011. Mais, s'ils sont trop nombreux, un officier de l'état civil peut décider d'en supprimer un ou plusieurs, s'il estime cela contraire aux intérêts de l’enfant. Une liste à rallonge lui serait en effet préjudiciable. Imaginez les problèmes administratifs et informatiques avec une dizaine de prénoms !

Est-il obligatoire de donner plusieurs prénoms à son enfant ?

A l’inverse, vous pouvez tout à fait ne donner qu’un seul prénom à votre enfant, il n’est absolument pas obligatoire d’en attribuer plusieurs.

On peut changer l’ordre de ses prénoms

Depuis 2017, les démarches pour changer de prénom ou modifier l’ordre de ses prénoms ont été facilitées. Il suffit désormais d’en faire la demande en mairie, auprès d’un officier d’état civil, sans passer par la justice. Il faut toutefois se prévaloir d’un “intérêt légitime” : prénom jugé ridicule, “francisation” d’un prénom, ajout ou suppression d’un tiret dans un prénom composé, maintien d’une coutume familiale, usage prolongé d’un autre prénom que ceux figurant dans l’état civil… Pour les mineurs, ce sont les parents ou le représentant légal qui effectuent la démarche. Un enfant de plus de 13 ans doit donner son consentement.

Choix du prénom : ce que la loi du 8 janvier 1993 a changé

Auparavant, le choix du ou des prénoms d’un enfant par ses parents était restreint aux prénoms en usage dans les calendriers et à ceux des personnages connus dans l’Histoire ancienne. Mais la loi du 8 janvier 1993 a tout changé. Elle a permis aux parents de choisir un prénom original pour leur enfant, ou me^me librement créé. La seule limite : que ce prénom ne soit pas contraire à l'intérêt de l'enfant. En pratique, ce prénom ne doit pas être ridicule ou grossier, ou avoir une référence négative et préjudiciable à l'enfant. De même, il ne doit pas créer une association ridicule avec le nom de famille : exit tous les « Monsieur et Madame ont un fils/une fille qui s'appelle… »