Parents séparés : le casse-tête des fêtes

Publié par Elodie-Elsy Moreau  |  Mis à jour le

Après leur séparation, certains parents arrivent à garder de bonnes relations. D’autres, séparés à l’amiable, n’ont pas à suivre des modalités précises concernant la garde des enfants. Dans ce cas-là, fêter Noël tous ensemble peut être tentant. Mais est-ce vraiment bénéfique pour l’équilibre des bambins ? Le point de vue de Jacques Biolley, spécialiste des dynamiques parentales.

Parents séparés : faire une trêve pour Noël ?

Fêter Noël ensemble, une « fausse bonne idée »

Se retrouver tous ensemble, partager un moment convivial avec ses têtes blondes… voilà qui pourrait séduire certains couples séparés lorsque l’entente est au beau fixe. Pourtant, selon Jacques Biolley, c’est « une fausse bonne idée ». « Même si cela part d’une bonne intention, ce n’est pas forcément faire un cadeau aux enfants, la symbolique phare de Noël étant la famille unie. Comme il l’explique, les petits n’ont pas choisi la séparation des parents. Il leur faut faire tout un travail d’acceptation, long et difficile. Fêter Noël ensemble peut donc les décontenancer, les troubler. Mais surtout, cela redonnerait force au fantasme de réconciliation des parents qui habitent tous les enfants. En agissant ainsi, les adultes risquent de « faire comme si » ils étaient ensemble. Une situation difficile à gérer pour les bambins. Pour le bien-être des petits, l’essentiel est surtout de s’organiser en amont. Dès la fin novembre ou début décembre, n’hésitez pas à leur préciser comment se passeront les fêtes. « Il est important d’être en accord et de fixer les choses avant pour éviter de mettre les enfants dans le doute ». Par ailleurs, si le père et la mère ne vivent pas trop éloignés l’un de l’autre, ils peuvent prévoir de prendre les enfants, l’un le 24 et l’autre le 25 décembre, les deux dates étant liées à Noël.

Noël chez papa ou chez maman : l’enfant peut-il choisir ?

S’arranger, changer de week-end, cela peut être fréquent chez les parents séparés qui s’entendent bien ou n’ont pas de calendrier juridique fixe à suivre. Et lorsqu’ils ont gardé de vraies bonnes relations, certains n’excluent pas le fait de demander à leur enfant où il préfère fêter Noël. Selon Jacques Biolley, ce genre de décision n’appartient pas aux bambins. « Encore une fois, même si cela part d’un bon sentiment, les adultes ne peuvent déléguer ce genre de responsabilité, cela est contre-productif. L’enfant pense au bien-être de ses parents, et se préoccupe de leur sort. Comment peut-il risquer de blesser l’un deux ? De plus, le fait que les choses soient bien cadrées par les adultes rassure les enfants. D’ailleurs, insiste-t-il, « lorsque les parents se séparent, ils ne forment plus un couple conjugal mais un duo parental. En somme, même s’ils ne sont plus ensemble, ils forment une équipe, et doivent agir et faire des choix pour le bien de l’enfant ».

Parents séparés : continuer les cadeaux en commun ?

Bien souvent, avant la séparation, les cadeaux destinés aux enfants sont offerts par les deux parents. Une unité qui disparaît après le divorce, ce qui est inéluctable et doit être assumé par chacun. « Même si les parents s’entendent bien, il est important que les cadeaux proviennent de l’univers du père et de la mère. Pour les objets coûteux, ils peuvent bien sûr se concerter, notamment pour éviter d’offrir la même chose, ou demander une participation financière à l’autre. Et puis le dialogue rassure et sécurise l’enfant », explique Jacques Biolley. Enfin, si votre bambin reçoit plus de cadeaux que les années précédentes, c’est tout à fait normal. Mais veillez tout de même à ne pas tomber dans la surenchère de jouets.

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