Je lui dis quoi au sujet du Père Noël ?

Publié par Laurence Yème  |  Mis à jour le

Depuis plus d’un siècle, le Père Noël règne sans partage sur nos fêtes de fin d’année. Dans les rues comme dans les magasins, difficile de l’éviter. Que dire à nos enfants ?

Parler ou non du Père Noël à son enfant ?

Le mois de décembre est arrivé et avec lui une question fondamentale : “Chéri, qu’est-ce qu’on dit à Hugo pour le Père Noël ?” Sous-entendu, a-t-on envie qu’il croie ou non à cette jolie légende ? Même si vous n’en avez pas encore parlé ensemble, Hugo est probablement bien plus informé que vous ne le croyez à ce sujet. Dans la cour de l’école, avec les copains, dans les livres et même la télévision, les rumeurs vont bon train… Alors croire ou ne pas croire, c’est bien lui qui choisira ! Laissez-le donc s’approprier cette histoire à sa façon et apportez votre touche familiale selon vos souvenirs d’enfance et vos croyances personnelles.

Lui parler du Père Noël, c’est mentir ?

On raconte cette histoire universelle pour faire rêver et trépigner les plus petits durant le temps de l’Avent. Bien au-delà du mensonge, il ne tient qu’à vous d’en faire un simple récit merveilleux mais un peu flou qui accompagnera vos enfants, chaque année, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de raison. En prenant l’habitude de parler du Père Noël sans grandes vérités, en restant dans le “on raconte que…” sans trop vous investir, vous laisserez une porte ouverte à ses doutes le moment venu.

S’il n’accroche pas plus que ça, est-ce qu’on en rajoute ?

L’Oncle Marcel qui se déguise, le gâteau entamé et les traces de pas près de la cheminée, n’en faites pas trop ! Avant 5 ans, nos bout’choux ont une imagination sans bornes et font difficilement la part des choses entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Sans que vous n’ayez à forcer le trait, Hugo saura très bien donner corps à ce joyeux personnage, imaginer où l’attend son traîneau et de quoi se nourrissent les rennes… Selon certains spécialistes, c’est même une très bonne façon de développer son intelligence ! Mais si vous y tenez, il existe de jolies histoires à raconter autour du Père Noël.

On croise des Père Noël à tous les coins de rue ! Comment réagir ?

L’histoire n’est plus très crédible lorsqu’on retrouve le bonhomme en rouge au supermarché, rayon charcuterie, avec la barbe qui se décolle ou escaladant la façade de la maison d’en face pendant tout l’hiver. Si le Père Noël est démasqué, mieux vaut ne pas nier ! “Eh oui, c’est un monsieur qui a voulu se déguiser pour amuser les enfants ! Le Père Noël, moi je ne l’ai jamais vu…” À partir de 4 ou 5 ans, ils sont capables de comprendre cela sans pour autant cesser d’y croire.
Lorsqu’il s’est assis sur ses genoux, Hugo avait l’air plutôt inquiet…
Mais c’est tout à fait normal et sain d’avoir peur ! Qui n’a pas mis en garde son enfant envers les inconnus ? Avec ses godillots, sa grosse voix et la barbe qui lui mange le visage, le Père Noël est une figure impressionnante quand on est haut comme trois pommes…

Pas de chantage avec le Père Noël !

L’idée est tentante pour faire régner le calme à la maison : menacer les enfants de ne pas avoir de cadeaux s’ils ne sont pas sages. Mais ce serait imaginer que le Père Noël choisit ceux qu’il va gâter et en punit certains… Attention, là n’est pas son rôle ! Il gâte et récompense sans distinction, toujours gentil et affectueux, bon et généreux. Pas de “Si tu n’es pas sage, il ne viendra pas.” Les plus futés comprendraient rapidement que vos menaces n’ont aucune valeur et vous seriez vite décrédibilisés. Pour canaliser l’excitation de vos loustics, occupez-les à décorer le sapin et préparer la fête qui s’annonce.

Quand et comment lui dire la vérité sur le Père Noël ?

Parents, c’est à vous de sentir si votre petit rêveur est suffisamment mûr, à 6 ou 7 ans, pour entendre la douce vérité. S’il pose souvent des questions sans insister, dites-vous qu’il a bien compris le fond de l’histoire mais aimerait y croire encore un peu. Mais si vous avez un petit loup très suspicieux, il est sûrement prêt à partager ce secret avec vous ! Prenez le temps de discuter ensemble sur le ton de la confidence, pour lui révéler avec tact, ce qui se passe à Noël : on laisse les enfants croire à une belle histoire pour leur faire plaisir. Pourquoi pas dire que “le Père Noël existe pour ceux qui y croient” ? Accompagnez-le dans sa désillusion en lui parlant des réjouissances de Noël et du secret que vous allez partager. Car maintenant, c’est un grand ! Expliquez-lui aussi qu’il est important de ne rien dire aux plus petits qui ont aussi le droit de rêver un peu. Promis ?

Noël, ce n’est pas notre culture, on joue le jeu quand même ?

Si Noël est la fête des chrétiens du monde entier, elle est devenue pour beaucoup une tradition populaire, une occasion de se retrouver dans la joie en laissant de côté les tensions pour s’émerveiller avec les enfants. Une fête de la famille en quelque sorte ! Et le Père Noël à lui seul porte ces valeurs de générosité et d’unité, accessibles à tous, quelles que soient nos origines.

Et si ça ne nous tente vraiment pas ?

Ne vous forcez pas, il n’y a rien de mal à ça ! Mais abstenez-vous de dénigrer ceux qui y croient. À Hugo, vous pourrez expliquer que dans votre famille, tout le monde se fait des cadeaux pour se faire plaisir et que le Père Noël, c’est une belle histoire à laquelle on aime croire. Mais surtout gardez la surprise de ses cadeaux que vous achèterez en catimini, c’est essentiel !

Deux mamans témoignent

Une vraie fierté d’être grand

Lazare nous a annoncé, en plein dîner avec ses cadets, que le Père Noël n’existait pas ! Les rennes ne volent pas, le Père Noël ne peut pas parcourir le monde en une seule nuit… Coupant court à son explication, on lui a assuré, en aparté, qu’il avait bien raison, et que c’était avant tout une grande fête dans les familles pour la naissance de Jésus. Depuis, Lazare est très fier de partager un secret avec les grandes personnes.

Cécile – Perrigny-lès-Dijon (21)

Ça ne change rien

Je n’ai pas cru au Père Noël et mes enfants non plus. Ils savent tout simplement que c’est nous qui achetons les cadeaux. Petite, ça ne m’a jamais empêchée de savourer ces jours de joie et leur préparation : crèche, dinde, sapin et cadeaux ! Et puis, j’ai toujours été fidèle à la promesse faite à ma mère de ne rien révéler à mes amis. Je tirais même une certaine fierté d’être la seule à savoir…

Frédérique – par mail

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