Phytothérapie : les femmes enceintes peuvent se soigner par les plantes

Publié par Barbara Benattasse  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Gingembre, cranberry, feuilles de framboisier... Lors de la grossesse, la phytothérapie, qui est une médecine alternative utilisant les plantes comme remède, a de bons résultats, même s'il faut prendre des précautions. On fait le point.

Se soigner par les plantes : c’est la phytothérapie

La phytothérapie est l’art de se soigner par les plantes qui renferment des molécules très actives. Inutile d’aller chercher loin : on trouve souvent beaucoup de choses dans les légumes et aromates de nos assiettes, à une dose non toxique.

Pour des effets plus forts, mieux vaut choisir des plantes sauvages ou cultivées en agriculture biologique, sans résidus de pesticides, disponibles en herboristerie ou pharmacie spécialisée.

Par ailleurs, les concentrations en molécules actives dépendent aussi de la façon dont on utilise les plantes : en tisanes (idéales enceinte), en gélules (pour un effet plus marqué), en hydrolats (sans alcool) ou en teinture-mère (avec alcool, donc non consommable pour la femme enceinte).

Grossesse : quelles plantes sont à éviter ?

Beaucoup de plantes sont totalement contre-indiquées. Parmi celles-ci :

  • les plantes amères, comme celles des espèces Artemisia (absinthe, armoise, aurone, génépi, etc.), Tanacetum (grande camomille, tanaisie, etc.), ainsi que l’épine-vinette (Berberis vulgaris), la chélidoine (Chelidonium majus), l’hydraste du Canada (ou sceau d’or, Hydrastis canadensis), la rue (Ruta graveolens) ou encore la gentiane jaune (Gentiana lutea);
    • les plantes laxatives irritantes, qui peuvent déclencher des contractions de l’utérus : aloès, cascara, séné, bourdaine, la reine-des-prés, le pissenlit ou encore la rhubarbe de Chine ;
    • d'autres types de plantes comme le cohosh bleu (Caulophyllum thalictroides), le genévrier (Juniperus communis), la menthe pouliot (Mentha pulegium), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), la sauge officinale (Salvia officinalis), la sanguinaire du Canada (Sanguinaria canadensis), car elles sont considérées comme potentiellement toxiques.

Le romarin ou la sauge sont également à proscrire, sauf en cuisine, à petites doses, car ils stimulent l’utérus. Vigilance également sur certaines formes concentrées comme les huiles essentielles, déconseillées tout au long de la grossesse, car elles sont très actives.

Traitement de phytothérapie chez la femme enceinte : quelle plante prendre pendant la grossesse ?

Le gingembre pour lutter contre les nausées

En début de grossesse, près de 75 % des futures mamans sont gênées par des nausées matinales, voire qui persistent en cours de journée. Solution inattendue, mais simple : le gingembre frais. Plusieurs études scientifiques récentes ont montré son efficacité contre les nausées. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il s’agit d’une solution miracle. Mais comparés à un placebo, les effets sont nets.

De plus, le gingembre s’est montré tout aussi efficace que la vitamine B6, parfois prescrite en cas de vomissements. Inutile de faire compliqué et de courir les herboristeries ou les pharmacies en quête de rhizome de gingembre. La version confite suffit amplement.

La cranberry pour traiter une cystite

Cette petite baie rouge américaine contient des molécules qui se fixent sur la paroi de la vessie et empêchent l’adhésion des bactéries Escherichia coli qui, en proliférant, sont responsables de cystites. Or, la grossesse est justement une période sensible pour la sphère urinaire. Les cystites sont plus fréquentes si elles ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner des infections à l’origine de naissances prématurées. À la moindre gêne urinaire, il est donc indispensable de consulter un médecin pour trouver un médicament adapté. L’idéal étant de prévenir l’apparition de ces troubles. D’où l’intérêt du jus de cranberry, à raison d’un verre tous les matins.

 

Quelles infusions prendre pendant la grossesse ?

Quelle plante facilite l'accouchement ?

Peu répandue en France, mais vrai succès dans les pays anglo-saxons : la tisane de feuilles de framboisier en fin de grossesse. Elle agit sur l’utérus et facilite le travail. Des chercheurs australiens ont même découvert que les accouchements se passaient mieux (moins de forceps, de césariennes, ou de nécessité de rupture des membranes pour accélérer le travail…), mais ces bénéfices doivent encore être validés par de plus amples recherches. La bonne tisane ? 30 g de feuilles dans un litre d’eau, infusées environ 15 minutes, chaque jour durant le 9e mois (jamais avant !).

Femmes enceintes : quelle tisane traite les jambes lourdes ?

Entre les hormones, qui fragilisent les veines, et le poids du ventre, qui exerce une pression sur les membres inférieurs, la circulation sanguine prend un sacré coup durant la grossesse. C'est pour cela que de nombreuses femmes enceintes se plaignent de jambes lourdes. La vigne rouge régule la circulation sanguine et les aide à retrouver des jambes toniques.

Il est recommandé de réaliser une cure d’au moins 3 semaines à raison de 2 à 3 tasses de tisane à base de vigne rouge par jour, à distance des repas.

Femme enceinte : Verveine, camomille, fleur d'oranger...quelles plantes prendre pour bien dormir et éviter les insomnies ?

La camomille et la mélisse sont apaisantes. Tout comme la fleur d'oranger qui est reconnue pour favoriser la détente et le sommeil. Il existe différentes tisanes à base de ces plantes à consommer avant l'heure du coucher pour un sommeil réparateur, comme la verveine.

Les autres plantes « miracle »

Les tisanes de nos grands-mères se révèlent aussi être de vraies potions magiques pour les femmes enceintes. La badiane (anis étoilé) lutte contre les ballonnements, et la prêle des champs qui améliore l’élasticité des tendons et des ligaments, souvent très sollicités durant cette période. Cette dernière préviendrait même les vergetures (elle est également consommable en comprimé que l'on peut prendre chaque matin).

Avant de choisir de consommer une plante, il faudra prendre conseil auprès d’un pharmacien spécialisé en phytothérapie.

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