10 vérités sur les nausées de grossesse

Publié par Katrin Acou-Bouaziz  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Pauvre victime des nausées de grossesse, errant sur les sites Internet à la recherche d’une explication et, surtout, d’une solution… Voici enfin venu le temps de savoir la vérité sur votre état, avec humour et bienveillance !

Entre 50 à 80 % des femmes enceintes sont sujettes à des nausées pendant une période, voire la globalité, de leur grossesse… Donc non, vous n’êtes pas seule ! Ces nausées sont liées au dérèglement hormonal, qui est plus important en début de grossesse et d’autant plus conséquent qu’il n’y a de futurs bébés : les futures mamans de jumeaux ou de triplés risquent donc d’être encore plus dérangées.

Les nausées peuvent être plus prononcées en début de journée, au réveil, ou après le repas. Pour certaines, l’élément déclencheur est une odeur, soit de nourriture, soit de tabac… Quant à d’autres, elles ont la chance de souffrir aussi d’hypersalivation ! Oui, ces « petits maux de la grossesse » sont loin d’être petits pour celles qui en souffrent.

Voici, tout en humour, les 10 choses à savoir sur les nausées de grossesse.

1- À quoi ressemblent les différents stades des nausées de grossesse ?

La majorité des femmes enceintes ont des nausées pendant leur grossesse… Mais vous aurez vite fait de constater qu’un certain nombre d’entre elles ne parlent pas du même phénomène que vous.

Il y a des nausées de grossesse de stade 1, les mignonnes qui écœurent un peu au petit-déjeuner, empêchent de boire un café (« Depuis que je suis enceinte, je préfère le thé ! », minaudent les chanceuses) et disparaissent après la douche.

Il y a les nausées de stade 2, bien collantes, qui paralysent au fond du lit tant qu’on n’a pas bu de l’eau gazeuse citronnée et grignoté une biscotte, puis qui empoisonnent la vie jusqu’au milieu de l’après-midi, avant de reprendre gaiement vers 18 heures, heure officielle de la fatigue et de la migraine.

Puis, il y a les nausées de stade 3, bien affreuses, qui ne vous lâchent pas une seconde et vous réveillent même la nuit. Un indice pour savoir dans quelle catégorie vous êtes : si l’homéopathie, le gingembre, les bracelets d’acupression et le Primpéran® ne font rien, vous êtes en stade 2, voire 3.

2- Vous n’êtes pas déprimée, vous avez juste envie d’hiberner toute la journée

Mettre la tête au fond d’un trou et y rester 16 semaines sans bouger : le programme préféré de toutes celles qui souffrent de nausées. Soyons honnêtes, aucune d’entre nous n’a envie de marcher à l’air frais dans la forêt avant d’aller travailler, de se cuisiner des blancs de volaille grillés avec du riz nature et des haricots verts pour le lendemain (et de fractionner ce repas en trois pour le grignoter tout au long de la journée de travail, vas-y, mâche tes haricots froids pendant la réunion !), de boire du jus de gingembre, de se faire piquer par des aiguilles sur les points stratégiques où passeraient les flux responsables de ces haut-le-cœur, de respirer à fond en pleine conscience 50 fois par jour.

Au mieux, toutes ces astuces empêchent de sombrer. Sombrer où ? Telle est la question. La femme enceinte qui a voulu un bébé ne va pas revenir en arrière. Elle est coincée, victime consentante de sa condition. Sans compter qu’elle garde parfois le silence sur son état jusqu’à la première écho.

3- Vous n’avez pas faim et vous bavez du suc gastrique du matin au soir

Cette salive amère qui vous emplit les bajoues plusieurs fois par jour vous rappelle que votre estomac est vide et que vous devez le remplir. Attention, pas trop, pas trop ! Fini le plaisir de la faim à combler, de cuisiner, de déguster, de partager. Finis la gourmandise et les moments conviviaux. Vous devenez une bête qu’il faut sustenter d’aliments « qui passent ».

Ouvrir le frigo, se prendre un shoot d’odeurs à vomir et en sortir, écœurée, du blanc de dinde, une carotte, du bouillon, des noisettes, un bonbon. La salive revient évidemment après le repas pour mettre en miettes votre menu coincé plusieurs heures dans le haut de votre gorge (ou faisant mine d’y être). La nature est si bien faite.

4- N’oubliez pas de fermer la porte de votre bureau à clé

C’est pour éviter les collègues parfumées d’entrer et de vous coller un mal de crâne façon « après-midi à sniffer des échantillons chez Sephora ». Sans compter les effluves de café, qui sont comme des signaux pour vos récepteurs chimiques : « Vite, produire des nausées, sinon la femme enceinte risque de se bourrer de caféine ! » La nature est bien faite, bis.

5- Enceinte, vous n’êtes pas grossière, vous craquez complet

« J’ai les dents du fond qui baignent », « Je ne vais pas tenir », « Je suis un escargot pourri » est devenu votre refrain, couplé à des rots 25 fois par jour, des pets malodorants, des ronflements d’hippopotame, des crachats intempestifs, des gencives qui saignent, une peau presque jaune… Tout ceci vous a ôté toute votre dignité.

Et le pire, c’est qu’au fil des jours, vous n’en avez plus rien à faire. Cet état loqueteux devient une forme de revendication. « Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? » Les conjoints peuvent ici comprendre aisément que toute tentative d’approche, même sans relents de déo ou de café/clopes, est intolérable.

6- Vous n’avez pas du courage, vous êtes un gladiateur

Si malgré les 5 premiers points, vous réussissez à travailler au premier trimestre, vous pouvez vous considérer comme une héroïne du quotidien, une « sur-femme » que tout le monde devrait applaudir dans le bus le matin et le soir. Sachez qu’il n’en sera rien. Et surtout que vous n’êtes pas encore assez visiblement enceinte pour qu’on vous cède une place assise.

Votre force est absolument ignorée de toutes et tous et seule vous, pouvez vous sentir fière d’avoir réussi à vous brosser les dents un jour de plus avec ce dentifrice immonde (un exemple de moment de grand courage parmi tant d’autres, ah le fumet de fromage fondu de la cantine de l’entreprise).

7- Il n’y a pas d’explication concrète aux nausées (ni de remède, de médicament, d’homéopathie, de traitement… qui soulage VRAIMENT)

Le stress, les hormones, la thyroïde, la faim dans le monde, Donald Trump : tout et rien est cité dans la littérature concernant les nausées de grossesse, et la vérité, c’est que personne ne s’est vraiment intéressé à ce problème silencieux, invisible et qui pourtant creuse le trou de la Sécu (à en croire les chiffres sur les arrêts maladies au premier trimestre).

Il y a bien quelques étudiants en médecine ou des praticiens canadiens qui ont tenté de percer le mystère avec quelques études, mais soyons francs, la majeure partie de ce monde ne voit pas le problème.

« Tu enfanteras dans la douleur comme disait l’autre, hein pas vrai ? », tentent quelques gynécos goguenards devant nos supplications. La seule info scientifique que vous trouverez : les nausées sont bon signe, votre grossesse se déroule bien, le bébé va être en pleine forme. On est d’accord, ce n’est pas une raison pour sourire (et faire déborder la purée qui remonte de ce midi).

8- Quand disparaissent les nausées ? Ou la légende Disney du premier jour du 4e mois

Ce jour qu’on a souligné, mis en gras dans notre agenda depuis 5 SA et qu’on attend comme un enfant de 4 ans qui piétine pour ses cadeaux de Noël, ce jour pour lequel on a compté, recompté, consulté des tableaux d’évolution du taux de Bêta HCG, lu et relu mille discussions, sondages pour connaître l’expérience des autres, ce jour n’arrive pas toujours. Oui, c’est dur à encaisser. Les nausées continuent souvent au 4e mois, voire plus longtemps si vous êtes sensible aux odeurs, aux hormones, au stress, à l’utérus qui comprime votre estomac. C’est-à-dire si vous êtes une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

9- Seuls les vomissements attirent la compassion

À part votre mère, bien sûr, et une amie dévouée, qui vous soutiendraient même en cas de vol de bonnet de bain à la piscine municipale, les autres détournent leur regard (de pitié) lorsqu’ils comprennent que vous ne gerbez pas héroïquement tous les matins dans une poubelle avant d’aller bosser.

Si vous avez cette « chance », ça oui, vous aurez leur tape dans le dos et leurs encouragements. Si vous avez cette « chance », vous serez comprise et ce, bien sûr, en partie grâce à la grande Kate Middleton qui a hissé l’hyperémèse gravidique (ou Hyperemesis gravidarum) au rang de maladie royale.

Mais les nausées brutes, sans jet, sans vomissements, sans débordement, mes chères, c’est nothing dans la tête du grand public, des collègues, des commerçants, des amis, c’est : KEEP CALM and DRINK PERRIER.

10- Quelles sont les bonnes raisons de tenir le coup ? Promis, il y en a une

Parce qu’il faut quand même terminer sur une note positive et qu’il y en a - très honnêtement - une : les nausées, même celles de stade 3 et qui durent 9 mois, s’arrêtent après l’accouchement. C’est long, voire insurmontable, exposé de la sorte, mais ça s’arrêtera.

Et le premier repas ou la première collation qui suivra, même un pauvre biscuit tout sec et son jus de pomme ou un colin/coquillettes de la maternité seront les plus grands festins que vous n’aurez jamais mangés.

Les nausées ont cet immense avantage : elles transforment votre vie post-partum en rêve éveillé. Et empêchent tout risque de baby-blues. Ce qui vous permettra de rendre la pareille aux non-nauséeuses non compatissantes, les vilaines : « Pourquoi tu pleures ? Moi je n’ai jamais été aussi heureuse », pourrez-vous proclamer, souriante.

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