Les hémorroïdes pendant la grossesse

Publié par Marion Thuillier  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Parmi les petits maux de la grossesse, les problèmes liés aux hémorroïdes sont rarement évoqués, alors qu’ils sont très fréquents… et qu’ils se soignent facilement ! Causes, traitements médicaux, remèdes naturels : on vous dit tout sur les hémorroïdes pendant la grossesse.

Si les hémorroïdes (ou maladie hémorroïdaire) sont très fréquentes après l’accouchement, elles touchent aussi de nombreuses femmes enceintes. Selon les études, 8 à 38 % des femmes seraient concernées par la pathologie pendant leur grossesse.

Les hémorroïdes, une pathologie douloureuse

Un tiers des Français souffrirait d’hémorroïdes. Chez la femme enceinte, le risque d’apparition de ces dilatations des veines, localisées à l’intérieur ou sur le pourtour de l’anus, est encore plus grand. En effet, contrairement à une idée largement répandue, les hémorroïdes ne sont pas des veines, mais des coussinets vasculaires situés dans le canal. On a, donc, tous des « hémorroïdes ».

Celles-ci ne font mal qu’en cas de thrombose hémorroïdaire (soit un caillot de sang), secondaire à la rupture d’une veine superficielle des plexus hémorroïdaires, entraînant la constitution d’un hématome sous tension. La thrombose peut être interne ou externe. Alors douloureuses, les hémorroïdes peuvent aussi saigner.

Hémorroïdes chez la femme enceinte : causes et symptômes

Chez la femme enceinte, il s’agit d’une pathologie fréquente, surtout à partir du 6e mois de grossesse et lors de l’accouchement. L’utérus, de plus en plus gros, comprime les veines à l’intérieur du ventre, ce qui perturbe la circulation sanguine, entraînant notamment une sensation de jambes lourdes, voire des varices et des hémorroïdes.

Les hémorroïdes se manifestent par des douleurs, des démangeaisons, des irritations, ou encore des saignements pendant ou après les selles.

La constipation, principale cause des hémorroïdes chez la femme enceinte

La constipation, qui se caractérise par un ralentissement du transit, associée à une déshydratation des selles, est un phénomène banal chez la femme enceinte. En cause, les modifications hormonales, responsables de bien des maux de grossesse. La progestérone, une hormone produite en grande quantité pendant la grossesse, a tendance à « endormir » les muscles de l’intestin, ce qui entraîne potentiellement une constipation. Or, il s’agit du principal facteur reconnu comme favorisant la survenue des thromboses hémorroïdaires, ou hémorroïdes.

Par ailleurs, la constipation est également responsable chez la femme enceinte d’une autre cause fréquente de douleurs à cet endroit : la fissure anale.

Les hémorroïdes, sans danger pour votre bébé

Les pathologies hémorroïdaires ne comportent aucun risque pour notre santé ou celle de notre bébé.

Mais les hémorroïdes peuvent être très douloureuses en cas de thrombose, ou provoquer des saignements sans douleurs lors de l’émission des selles. On n’hésite donc pas à en parler à notre médecin dès qu’on éprouve des difficultés au niveau anal, voire à consulter d’emblée un proctologue afin d’établir rapidement le diagnostic et mettre en route un traitement.

Même s’il est très intime, on ne doit pas laisser ce souci de santé devenir tabou. L’examen en lui-même n’est absolument pas douloureux et pas plus désagréable qu’un examen gynécologique : on est à quatre pattes sur la table d’examen, le haut du corps appuyé sur les avant-bras ; le praticien effectue des observations cliniques sous spéculum, instrument destiné à écarter les bords de certains orifices du corps humain (Spéculum anal, rectal, vaginal).

Hémorroïdes et grossesse : des traitements médicaux efficaces et adaptés

Comment soigner et faire dégonfler des hémorroïdes au début, à la fin de la grossesse ou après l’accouchement ?

En cours de grossesse, le traitement des hémorroïdes est surtout local, à l’aide de pommades et de crèmes qui atténuent la douleur et réduisent l’inflammation.

Selon le diagnostic, notre médecin nous prescrira un traitement à base de corticoïdes en application locale (pommade, crème ou mousse). La prise d’antalgiques (paracétamol, voire dérivés morphiniques) peut également être envisagée contre la douleur, sur avis médical. En revanche, les médicaments de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont formellement contre-indiqués chez la femme enceinte et les veinotoniques sont considérés comme inutiles, d’où leur déremboursement.

En cas d’échec du traitement médical, une intervention chirurgicale (par infrarouge, sclérose chimique, ou ligature élastique) est possible entre le 3e et le 6e mois de grossesse, bien que peu pratiqué. Au-delà, il existe un risque d’accouchement prématuré.

Comment soigner les hémorroïdes avec des traitements naturels, comme l’homéopathie ?

On peut aussi tenter de faire appel contre les hémorroïdes à l’homéopathie (Aesculus Hypocastanium 3 à 6 CH) et Hamamelis, en dosage de 4 à 6 CH.

À noter : Afin de limiter la douleur, pour votre toilette intime, préférez les produits sans savon aux solutions antiseptiques, trop irritantes.

En vidéo : Les hémorroïdes pendant la grossesse

Les conseils pour prévenir et soulager les hémorroïdes durant la grossesse

La bonne position aux toilettes pour une femme enceinte

Contre les hémorroïdes, la prévention reste le mot d’ordre, surtout pour les femmes qui connaissaient déjà ce désagrément avant leur grossesse. À titre préventif, on ne se force pas à pousser si on est constipée. Aussi, on adopte LA bonne position aux toilettes : on place un petit banc sous nos pieds pour remonter les hanches, on se penche en avant sans se tasser et on rentre le ventre en expirant. Cela augmente la pression abdominale vers le bas et l’avant et facilite l’évacuation des selles. On évite aussi autant que possible de rester debout trop longtemps.

Comment éviter les hémorroïdes pendant la grossesse ?

Des mesures simples d’hygiène et de diététique permettent également de lutter contre la constipation, facteur favorisant les pathologies hémorroïdaires. Il est, par exemple, recommandé de boire au moins deux litres de liquide par jour, d’opter pour une alimentation riche en fibres, qui fait la part belle aux légumes verts, fruits et céréales, si possible complètes ou semi-complètes. Et on pense aux pruneaux !

On mise sur les eaux minérales riches en magnésium qui accélèrent le transit. Pour éviter la douleur, on supprime les plats épicés, les aliments contenant de la caféine ou une nourriture grasse. On lutte contre la constipation en bannissant riz, pommes de terre ou carotte cuite.

Enfin, on peut faire de l’exercice physique (natation, marche…) régulièrement, sauf contre-indication de notre médecin.

Si les symptômes de constipation persistent, il est possible d’avoir recours à des laxatifs de lest à base de mucilage (ispaghul, psyllium…), ou à des laxatifs osmotiques (movicol, macrogol…), sur recommandation médicale.

Heureusement, ces désagréments rentreront dans l’ordre quelques mois après l’accouchement et perdurent rarement au-delà du post-partum !

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