Se protéger des infections de la grossesse

Publié par Isabelle Blin  |  Mis à jour le par Esther Buitekant

Listeria, toxoplasmose ou CMV, pendant la grossesse, certaines infections peuvent être dangereuses pour le fœtus. Pour s’en protéger, suivez nos conseils !

Une prudence particulière est indispensable pendant la grossesse. Certaines infections anodines en temps normal peuvent en effet avoir des conséquences sérieuses pour la future maman mais aussi pour le développement et la santé de son bébé. Les infections d’origine alimentaire comme la Listériose ou la Toxoplasmose, dont on parle beaucoup tout au long de la grossesse, ne sont pas les seules infections dont il convient de se protéger. Les femmes enceintes souffrent par exemple régulièrement d’infections vaginales, notamment de mycoses, ou encore d’infections urinaires. Enfin, même si elle ne provoque aucune complication dans 90 % des cas, l’infection au cytomégalovirus nécessite de prendre certaines précautions.

Les infections vaginales pendant la grossesse

Les mycoses

Les mycoses sont des champignons qui se développent dans la flore vaginale et entraînent des démangeaisons de la vulve et des pertes blanchâtres. Ces champignons n’ont aucune conséquence sur le fœtus, mais doivent être traités par un antifongique local (ovule). En cas de récidive, le médecin fera analyser un prélèvement afin de mieux cibler le traitement.

Les vaginoses bactériennes

Le vagin contient naturellement plusieurs types de bactéries avec lesquelles nous vivons en harmonie. Mais lorsqu’un déséquilibre s’installe entre ces différents micro-organismes, cela peut se traduire par des pertes souvent malodorantes, des démangeaisons, parfois un écoulement inhabituel. Certaines femmes n’auront en revanche aucun symptôme particulier. Faute de traitement, cette vaginose peut provoquer des infections de l’utérus et des trompes de Fallope, particulièrement redoutées chez la femme enceinte, mais aussi une fausse couche ou un accouchement prématuré. Il est donc indispensable de consulter le médecin en cas de doute. Si l’analyse du prélèvement vaginal confirme ce diagnostic, il vous prescrira, pendant quelques jours, un traitement oral (antibiotiques) ou local (crème), selon les cas.

Les infections de sources alimentaires durant la grossesse : quels sont les risques ?

La toxoplasmose

La toxoplasmose est une infection parasitaire causée par le parasite Toxoplasma gondii, présent dans la terre - souillée par les déjections - et dans les muscles de certains ruminants. L’infection est le plus souvent bénigne et asymptomatique. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, elle passe inaperçue chez 80 % des individus atteints, y compris les femmes enceintes. Attention toutefois, l’infection peut provoquer des malformations graves, notamment une atteinte de la rétine responsable d’un déficit visuel. Lorsque l’infection a lieu tôt pendant la grossesse, il existe un risque de mort fœtal in utero, d’accouchement prématuré mis aussi de séquelles neurologiques pour le bébé.

Un dépistage systématique est effectué en début de grossesse, puis tous les mois pour celles qui ne sont pas immunisées.
Le traitement : une femme qui contracte la toxoplasmose au cours de sa grossesse doit prendre un traitement anti-parasitaire. Après la naissance, le placenta sera analysé pour voir si le parasite a aussi contaminé le bébé ou non.

La listériose

La listériose est une intoxication alimentaire d’origine bactérienne, provoquée par la bactérie listeria.

Quels sont les symptômes de la Listériose ?

Chez la femme enceinte, la listériose peut provoquer des vomissements, une diarrhée, des maux de tête, mais aussi une fausse couche, un accouchement prématuré ou la mort du fœtus.

Comment éviter les infections alimentaires pendant la grossesse ?

Protégez-vous contre la toxoplasmose : ne touchez pas à mains nues la terre ou les fruits et légumes du jardin avant qu’ils n’aient été lavés abondamment, puis essuyez-les avec un papier absorbant. Ne mangez que de la viande bien cuite et, si possible, évitez les contacts avec les chats (en particulier avec leur litière). Pour vous protéger de la listériose, ne laissez pas les aliments trop longtemps hors du réfrigérateur, évitez le poisson et les coquillages crus, le tarama, les fromages non pasteurisés, les charcuteries artisanales (les rillettes, les pâtés, etc.). Faites bien cuire viandes et poissons. Pensez aussi à laver votre réfrigérateur à l’eau de Javel au moins une fois par mois.

Toxoplasmose et Listériose : quels sont les aliments à risque ?

La contamination à la Listeria a lieu le plus souvent par l’intermédiaire des fromages au lait cru, des produits de charcuterie et de la mer, les graines germées réfrigérées, la viande crue. Concernant la toxoplasmose, une vigilance particulière s’impose avec la viande crue, le poisson cru.

Les infections urinaires chez la femme enceinte

Les infections urinaires sont très fréquentes pendant la grossesse. L’augmentation de la production de progestérone rend la vessie paresseuse. L’urine y stagne plus longtemps et les germes s’y développent plus facilement. Le réflexe : buvez abondamment tout au long de votre grossesse, au moins deux litres d’eau par jour. Le dépistage : un Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU) permet de confirmer le diagnostic et d’identifier le germe en cause.

Comment soigner une infection urinaire pendant la grossesse ?

Le médecin prescrit le plus souvent des antibiotiques pour éviter que l’infection ne se propage ou qu’elle provoque un accouchement prématuré. Un ECBU est pratiqué chaque mois jusqu’à la naissance.

Le streptocoque B : l’infection via le liquide amniotique durant la grossesse

Il se retrouve dans la flore vaginale de 35 % des femmes environ, sans provoquer d’infections. Or, cette bactérie peut contaminer le bébé via le liquide amniotique ou pendant l’accouchement. On la dépiste de manière systématique par un prélèvement vaginal au début du 9e mois de grossesse. Si la femme est porteuse de cette bactérie, elle reçoit une injection d’antibiotiques pour éviter que le germe se réveille et qu’il contamine l’utérus, puis le bébé, après la rupture de la poche des eaux.

L’infection au cytomégalovirus durant la grossesse

Le CMV est le cytomégalovirus. C’est un virus apparenté à la varicelle, au zona ou l’herpès. La plupart des gens l’attrapent pendant l’enfance. Une petite partie de la population n’est pas immunisée. Parmi elles, des femmes enceintes contractent parfois le CMV. Dans 90 % des cas, cela n’aura aucune conséquence sur le fœtus, et pour 10 %, cela peut entraîner des malformations graves. Les populations exposées en contact avec des jeunes enfants (personnel de crèche, puéricultrices, institutrice…) doivent prendre des mesures pour éviter les contacts avec la salive, les urines et les selles des enfants. Elles peuvent bénéficier d’un suivi sérologique plus poussé tout au long de la grossesse.

Comment se manifeste une infection au cytomégalovirus chez la femme enceinte ?

Les symptômes de l’infection sont assez semblables à deux de la grippe : fièvre, courbatures, fatigue, maux de tête.

CMV : Quels sont les signes de danger et de gravité pendant la grossesse ?

Les symptômes du CMV étant peu spécifiques, il peut être très difficile de le distinguer de n’importe quelle autre infection virale bénigne. Le test diagnostic existe mais il n’est pas systématique compte tenu du peu de cas en France chaque année, de l’impossibilité de soigner le fœtus s’il est infecté mais aussi parce qu’il est très difficile de prévoir quelles seront les séquelles pour l’enfant après sa naissance. Des signes évocateurs d’une infection peuvent toutefois alerter pendant la grossesse si le médecin détecte des anomalies à l’échographie, avec par exemple un retard de croissance intra-utérin, un foie de volume augmenté, ou encore des anomalies du cerveau.

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