Enceinte, on se protège contre les virus !

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par

Rubéole, varicelle, virus HIV, hépatite B... Certaines affections peuvent toucher les femmes lors de leur grossesse. Sont-elles toutes dangereuses pour le foetus ? Peut-on les prévenir ? Parents.fr fait le point.

La varicelle

La bonne nouvelle, c’est que 90 % des femmes en âge d’avoir des enfants sont immunisées contre ce virus. C’est surtout lorsque la future maman est contaminée avant le 5e mois de grossesse que les conséquences sur le fœtus peuvent être graves. Heureusement, les risques de transmission (par le placenta) sont faibles : sur les 500 futures mamans infectées chaque année, 10 à 14 fœtus développent une maladie malformative grave. Il s’agit essentiellement de malformations touchant la peau, le système nerveux, les yeux ou les os. La période autour de l’accouchement – varicelle maternelle cinq jours avant l’accouchement et deux jours après – est également à risque puisque les bébés peuvent développer une varicelle néonatale avec un taux de mortalité de l’ordre de 20 à 30 %. Chez la maman également, plus fragile à cette période, une forme grave de varicelle avec pneumonie peut survenir.

La 5e maladie

Extrêmement rare, elle est due au Parvovirus B19 et concerne 0,5 à 1 % des grossesses. Le risque majeur pour le fœtus est l’anémie par destruction de ses globules rouges. Celle-ci peut parfois être très importante et conduire à la mort du fœtus. Cette complication s’observe surtout lorsque l’infection maternelle survient au deuxième trimestre de la grossesse. Chez la maman, elle est bénigne et se caractérise par une petite éruption, une légère fièvre et quelques douleurs articulaires. Le plus souvent, les signes du Parvovirus B19 sont modérés et elle peut passer inaperçue. En cas de fièvre, on se rend chez son médecin qui fera faire des analyses !

La rubéole

Si vos vaccins sont à jour, vous êtes complètement protégée. La plupart du temps, vous savez si vous êtes immunisée ou non par les analyses que vous faites en début de grossesse. Le risque d’infection fœtale dépend de l’âge de la grossesse. Contractée par la maman avant 18 semaines d’aménorrhée (SA), elle peut être redoutable pour le fœtus. Avant 12 SA, elle entraîne dans 80 à 100 % des cas des malformations fœtales graves touchant le système nerveux central, les yeux (cataracte), le cœur ou l’oreille interne. Entre 13 et 18 SA, un risque de surdité ou un retard de croissance. Au 3e trimestre, le virus traverse le placenta. Pas de malformations, mais une complication : la rubéole congénitale.

Le cytomégalovirus (CMV)

Ouf : plus de la moitié des futures mamans (60 %) sont immunisées pour cette maladie qui passe souvent inaperçue. Chez les mamans atteintes, la transmission du virus au fœtus survient dans 40 % des grossesses. Si l’infection touche rarement le futur bébé, elle est malgré tout grave puisque 5 % des fœtus atteints au cours de la grossesse présentent une forme sévère de la maladie : retard de croissance et problèmes du système nerveux. Certains bébés contaminés peuvent ne pas présenter de signes visibles à la naissance, mais avoir plus tard des séquelles auditives. Pour la grande majorité (90 %), la maladie ne s’exprime pas.

L’herpès génital

L’herpès génital dû au virus HSV-2 est sans conséquence pour l’enfant pendant la grossesse, mais craint au moment de l’accouchement, où il peut entraîner de graves anomalies neurologiques ou oculaires chez le bébé. La future maman peut avoir été en contact avec le virus avant la grossesse, au cours de sa grossesse ou ne jamais avoir eu de crises d’herpès tout en étant infectée. Les complications fœtales de cette maladie diffèrent selon qu’il s’agit d’une première infection ou d’une réinfection maternelle. Le risque pour un bébé de développer un herpès néonatal est plus important et plus grave si la maman est infectée pour la première fois par le virus dans le mois précédant l’accouchement. Heureusement, ce cas est rare : moins de 50 nouveau-nés sont contaminés par an. Si la maman a un antécédent d’herpès génital, le risque d’infection néonatale est estimé à 0,1 %.

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L’hépatite B

La transmission du virus au bébé survient surtout lors de l'accouchement, au moment du passage dans les voies génitales maternelles. Les bébés infectés qui ne sont pas rapidement traités deviennent porteurs chroniques du virus et risquent de souffrir de complications hépatiques graves (cirrhose hépatique, défaillance hépatique ou cancer du foie).

Infection par le virus HIV

Les futures mamans séropositives doivent être suivies de près car le virus peut se transmettre pendant la grossesse ou au cours de l'accouchement. 65 % des enfants sont contaminés le jour de leur naissance, les autres dans les deux mois précédant l'accouchement. La transmission du virus, de la mère à l’enfant, dépend de l’existence ou non d’un traitement. Il est de 16 à 20 % en l'absence de traitement préventif, et inférieur à 3 % avec les traitements les plus récents. Ce risque augmente si la charge virale de la mère est élevée ou si la future maman présente les signes de la maladie (sida).

Comment dépister ces infections ?

Certaines infections sont dépistées systématiquement au cours de la grossesse. C’est le cas pour la rubéole, le virus HIV et l’hépatite B. D’autres peuvent l’être au cas par cas devant une éruption maternelle, une fièvre, un contact avec une personne infectée ou des signes échographiques anormaux chez le fœtus. Des vaccins à faire avant la grossesse existent et sont conseillés, principalement pour la rubéole et l’hépatite B. Le vaccin contre la varicelle n’est pas encore utilisé systématiquement dans la population générale. Il pourrait dans l’avenir être prescrit aux femmes séronégatives, avant la conception.

Peut-on prévenir ces infections ?

Pour éviter certaines maladies, la prévention reste le seul moyen : les futures mamans ayant de jeunes enfants ou en contact avec eux (personnel des crèches, hôpitaux, écoles) doivent observer des règles strictes pour diminuer le risque de contamination par le cytomégalovirus : ne pas embrasser les enfants sur la bouche, ne pas lécher leur tétine ou leur cuillère, et se laver les mains avant et après le change des couches. Le préservatif est indispensable pour les mamans ayant des rapports avec une personne à risque (HIV, herpès génital, hépatite B) pendant la grossesse. Enfin, des traitements doivent être entrepris pendant la grossesse, au moment de l’accouchement ou après, pour éviter les complications chez le nouveau-né. C’est le cas pour le HIV, l’herpès, et l’hépatite B.

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