Grossesse : la rubéole chez la femme enceinte

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Enceinte, vous avez peur de contracter la rubéole ? Comment la reconnaître ? Que faire si cela arrive durant la grossesse ? Quels sont les symptômes et les traitements de cette maladie ? Quel risque pour le bébé ? Le point.

La rubéole est un virus qui peut provoquer une légère éruption, une fièvre modérée ou encore des maux de tête. Mais l’avoir durant la grossesse peut avoir des conséquences sur la santé du futur bébé.

Qu’est-ce que la rubéole ?

C’est une maladie contagieuse due à un virus qui se transmet par voie respiratoire ou par la salive et qui passe ensuite dans le sang. Les manifestations de l’infection sont peu spécifiques, voire inapparentes parfois, ce qui fait qu’on peut facilement ignorer que l’on est malade. Elles apparaissent 14 à 20 jours après la rencontre avec le virus.

Quels sont les symptômes de la rubéole ?

Dans 50 % des cas survient une légère éruption qui débute sur le visage, s’étend ensuite au tronc et aux membres, puis disparaît en trois jours sans cicatrices. Certains signes apparaissant quelques jours avant l’éruption peuvent mettre la puce à l’oreille, mais ils sont inconstants. Ce sont des ganglions, une fièvre modérée, des maux de tête, une conjonctivite ou des douleurs articulaires.

Attention ! Une semaine avant l’apparition des premiers signes, on est déjà contagieux et cela persiste même lorsqu’ils ont cessé (10 jours environ).

La rubéole pendant l’enfance

Comme les oreillons et la rougeole, la rubéole est une infection virale très contagieuse, survenant le plus souvent chez l’enfant entre 5 et 9 ans. Une fois qu’on l'a eue, on est à l’abri : elle confère une bonne immunité. 94 % des femmes enceintes sont ainsi protégées par les anticorps qu’elles ont fabriqués, soit durant leur enfance lorsqu’elles ont contracté le virus, soit à la suite du vaccin.

Quel est le dépistage de la rubéole chez la femme enceinte pour savoir si elle est immunisée ou non ?

Chez une femme enceinte, le dépistage de la rubéole (sérologie) fait partie des examens et prises de sang obligatoires. On le prescrit lors de la première visite prénatale(sauf si des résultats écrits prouvent l’immunité). Il consiste à doser des anticorps spécifiques, appelés aussi immunoglobulines (Ig G), au moyen d’une simple prise de sang. Un résultat positif d’IgG au-dessus d’un certain seuil permet d’affirmer que la future maman est immunisée et a rencontré une fois le virus dans sa vie, ou alors qu’elle est vaccinée. Dans ce cas, les futures mamans peuvent être tranquilles. Pour ne pas prendre de risque, un second prélèvement est programmé une quinzaine de jours plus tard. On vérifie alors que le taux d’anticorps IgG n’a pas varié.

Quand il n’y a pas d’IgG dans le sang maternel, cela signifie que la maman n’est pas immunisée. La prudence s’impose alors et une surveillance mensuelle des anticorps est instaurée jusqu’au quatrième mois de grossesse pour s’assurer qu’il n’y a pas de rubéole en cours. Au-delà de cette date, la surveillance sérologique n’est plus nécessaire car les risques de malformations ou de complications dus à cette maladie sont inexistants. Quand le résultat s’avère douteux (trop grande quantité d’IgG ou variation importante entre les deux prélèvements du taux d’IgG), le laboratoire recherche un autre anticorps, l’IgM, présent uniquement en cas d’infection récente.

A savoir

Attention ! A moins d’une prise de sang, le diagnostic de la rubéole est rarement affirmé de façon certaine. En effet, les symptômes – légère fièvre, maux de tête, éruption sur le cou et le visage de petites taches rosées – peuvent ressembler à d’autres maladies virales (comme la rougeole) ou encore, passer inaperçus. Même si les manifestations disparaissent en trois ou quatre jours, les conséquences sur le fœtus seront particulièrement lourdes. Alors on reste vigilante en cas de fièvre et on fonce chez son médecin dès le moindre symptôme bizarre !

 

Risques de la rubéole enceinte : que faire quand le test est positif ? Quelle prise en charge ? Est-ce grave de l’avoir ?

La transmission de la rubéole au futur bébé est-elle systématique ?

Lorsqu’une femme a la rubéole pendant la grossesse, le risque de propagation du virus au bébé (par voie placentaire) varie suivant le stade de la grossesse. Elle est très importante au cours du premier trimestre (60 à 90 %), diminue au second (25 à 60 %) et atteint 100 % au troisième trimestre.

Rubéole durant la grossesse : comment savoir si le fœtus est infecté ?

Pour un diagnostic certain, une amniocentèse est proposée après 18 SA. Elle étudie le génome du virus dans le liquide amniotique. Une ponction de sang fœtal aux alentours de la 22 SA permet le dosage des anticorps spécifiques d’une infection récente. Enfin, un suivi échographique sera instauré dans un centre spécialisé afin de repérer les atteintes fœtales.

Rubéole pendant la grossesse : que se passe-t-il si le bébé est atteint ?

La transmission de l’infection de la mère au fœtus se fait par voie transplacentaire (rubéole congénitale), entraînant un risque majeur de malformations.

Avant 12 SA, une interruption de grossesse est généralement proposée aux parents compte tenu de la gravité des malformations. Ensuite et jusqu’à 18 SA, le risque d’une atteinte grave est moindre.

En cas de rubéole après la 29e semaine d’aménorrhée, soit au 7e mois de grossesse, l’infection peut entraîner un retard de croissance du fœtus.

Quel que soit le stade de la grossesse, la future maman sera suivie dans un centre de diagnostic prénatal et les décisions seront prises au cas par cas, en fonction de l’état de l’enfant. Heureusement, le nombre de bébés naissant avec une rubéole congénitale est faible (moins de 1/100 000 naissances).

Grossesse : existe-t-il un traitement contre la rubéole ? Comment se protéger, ainsi que le fœtus ?

Il n’existe aucun traitement. Seule la vaccination protège efficacement. Grâce à la vaccination et à une surveillance accrue des femmes enceintes, les cas de rubéole pendant la grossesse sont en forte baisse (21 cas en 2001 et 2 en 2009).

Le vaccin (à base de virus vivant atténué) ne peut être réalisé au cours de la grossesse. On conseille donc aux femmes en âge de procréer et aux adolescentes non immunisées de se faire vacciner avant toute grossesse et d’être sous contraception pendant deux mois après la vaccination. Les mamans qui viennent d’accoucher et qui ne sont pas immunisées peuvent se faire vacciner en suites de couches pendant le séjour à la maternité. Cela évitera bien des soucis lors d’une prochaine grossesse. L’idéal étant bien sûr de vacciner tous les enfants (filles et garçons) dès 1 an afin d’éviter qu’ils contaminent une femme enceinte. Le vaccin est alors associé à celui contre la rougeole et les oreillons.

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