Le faux travail avant l’accouchement, qu’est-ce que c’est ?

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Prête pour le grand jour ? D’ailleurs, depuis plusieurs heures, des contractions un peu désagréables se font sentir ? Est-ce le moment d’y aller, ou est-ce ce que l’on appelle un « faux travail » ? Nos éclaircissements sur le sujet.

Il est parfois difficile de distinguer véritable contraction et « faux travail », surtout en cas de première grossesse. Nos repères pour apprendre à faire la différence.

Accouchement : les fausses alertes

Les équipes médicales définissent le « faux travail » comme un épisode de contractions douloureuses, plutôt régulières, variables dans leur intensité, mais sans effets notables sur le col de l’utérus au bout de quelques heures. Ce terme de faux travail n’est sans doute pas le plus approprié. C’est en effet une grande désillusion et une déception pour une future maman de s’entendre dire que ces contractions douloureuses ne servent à rien ! Il serait plus juste de parler de « préparation au travail ». Alors on positive, et on le prend comme une sorte de « répétition » !

À quel stade de la grossesse parle-t-on de faux travail ?

Le terme faux travail n’est employé qu’au cours du 9e mois de grossesse. Avant cette date, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée, on évoquera, en cas de contractions douloureuses, une menace d’accouchement prématuré. C’est donc dans la dernière ligne droite, quelques jours voire quelques semaines avant la date d’accouchement fixée par le ou la médecin ou le ou la sage-femme, qu’une fausse alerte peut survenir.

Est-ce que les fausses contractions ouvrent le col ?

Ce type de contraction ne modifie pas le col, il ne peut pas s’ouvrir simplement avec ce « faux travail ».

Combien de temps avant l’accouchement les fausses contractions arrivent-elles ? Quelques jours, quelques heures… Est-ce proche ?

Le délai entre le faux travail et l’accouchement varie d’une femme à l’autre. Cela peut être quelques heures ou bien quelques jours.

Quels signes indiquent que le travail va débuter ?

Certains petits changements peuvent survenir quelques semaines ou quelques heures avant le début du travail, mais ils sont inconstants et passent parfois inaperçus. Le bouchon muqueux peut s’expulser sous la forme de pertes brunâtres et épaisses quand le col commence à s’entrouvrir. Il peut y avoir une rupture franche de la poche des eaux, ou bien une fissure de celle-ci.

La maman peut percevoir que son bébé est descendu dans le bassin. Le diaphragme et l’estomac étant moins comprimés, cela se traduit par une amélioration de la respiration et de la digestion. Par contre, le bébé étant plus bas, il appuie davantage sur la vessie. Le bassin se modifie et on peut avoir du mal à marcher. Au cours des dernières semaines de grossesse, on peut remarquer que notre ventre se durcit de plus en plus souvent. Ces contractions physiologiques, appelées contractions de Braxton Hicks, cessent en général si on change de position et ne sont pas douloureuses.

Une folle envie de tout astiquer dans la maison ? Pour certaines, c’est un signe prémonitoire, mais ce n’est pas garanti !

Pré travail : comment faire la différence entre vraies contractions et faux travail ?

La douleur ressentie au moment de la contraction n’est pas forcément le meilleur signe pour reconnaître une contraction d’accouchement, car elle varie énormément d’une maman à l’autre. Quand c’est un faux travail, mais on ne le sait qu’a posteriori, les contractions sont le plus souvent ressenties comme douloureuses dans le bas du ventre et sont assez régulières. On constate également qu’elles ne vont pas s’intensifier, ni en fréquence, ni en intensité, et qu’elles vont cesser au bout de quelques heures, soit spontanément, soit après la prise d’un comprimé antispasmodique.

Celles induisant le vrai travail sont assez vite régulières, environ toutes les 5 à 10 minutes au départ et durent environ 30 à 60 secondes. Chacune est ressentie de façon identique. Au fur et à mesure que le travail va progresser, elles vont devenir plus fortes et se rapprocher. Contrairement aux contractions du faux travail, celles du vrai ne vont pas céder à la prise d’un antispasmodique ou d’un bain chaud.

Pour apprécier et mesurer les contractions, on sera mise sous monitoring et la sage-femme ou le médecin obstétricien pratiquera un examen obstétrical pour se rendre compte de leur efficacité.

Femme enceinte : quels sont les changements au niveau du col quand on est en travail ?

C’est grâce à l’examen du col de l’utérus lors du toucher vaginal que l’on pourra évoquer ou non un faux travail. Quand c’est le cas, le col ne se modifie pas. C’est-à-dire qu’il ne se ramollit pas, ne se raccourcit pas, reste en arrière et ne s’ouvre pas durant le temps où on est gardée en observation.

Comment faire passer un faux travail ?

Le faux travail est assez déconcertant. Quand le diagnostic est posé, le plus important est que l’on soit vite soulagée et que l’on puisse rentrer chez soi quelques heures plus tard, rassurée. Si on habite loin de la maternité et que l’on arrive en pleine nuit, la sage-femme nous proposera sûrement de passer la nuit à la maternité. Cela permettra de mieux nous reposer et de refaire un point le matin avant de nous « lâcher » dans la nature. Le changement de position peut être bénéfique, et là… pas de règles : marcher, s’allonger sur le côté, ou pourquoi pas s’accroupir. Pour d’autres, rien de tel qu’un bain pour se relaxer. On peut aussi utiliser les techniques de respiration ou de sophrologie apprises aux cours de préparation. Celles qui l’ont déjà expérimentée peuvent opter pour l’acupuncture ou essayer l’homéopathie, sans danger pour le bébé.

Faux travail et accouchement : quel traitement ?

La ou le sage-femme ou la ou le médecin peut proposer un médicament qui va calmer les douleurs et permettre d’attendre le « bon » moment. Généralement, on utilise des antispasmodiques, mais si la douleur persiste, un antalgique puissant, dérivé de la morphine, peut aussi être prescrit. De temps en temps, ces « fausses » contractions ne sont pas complètement calmées ou refont leur apparition après quelques jours de répit.

Seule solution pour soulager les mamans proches du terme : donner un petit coup de pouce à la nature. Il s’agit en fait d’un accompagnement du travail grâce à la pose d’une péridurale, qui outre son effet antidouleur, a aussi une action bénéfique sur le col de l’utérus et permet sa dilatation.

En vidéo : le faux travail